Thèse d'exercice
Impact de la manipulation fœtale sur la morbidité maternelle et néonatale sévère dans la prise en charge de la dystocie des épaules
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Objectif : Il existe peu de données concernant la morbidité maternelle et néonatale associée à la dystocie des épaules, en fonction de l'utilisation ou non de manœuvres impliquant une manipulation fœtale. Une première étude a été menée au CHU de Poitiers entre 2007 et 2012 à cette fin. L'objectif de cette étude est de compléter les données analysées lors de la première étude afin de comparer la morbidité maternelle et néonatale sévère en fonction de la réalisation de ces manœuvres sur une plus longue période.
Matériels et méthode : Nous avons réalisé un recueil rétrospectif des données entre le 1er janvier 2007 et le 31 décembre 2020. Nous avons défini la dystocie des épaules comme un accouchement par les voies naturelles nécessitant la réalisation de manœuvres additionnelles afin d'atteindre sa terminaison. La morbidité maternelle sévère était définie par la survenue d'une lésion obstétricale du sphincter anal. La morbidité néonatale sévère était définie par un score d'Apgar inférieur à 7 à 5 minutes de vie ou un pH artériel au cordon inférieur à 7.1 ou une lésion permanente du plexus brachial. Nous avons étudié ces données dans le groupe avec manipulation fœtale (FM) comparativement au groupe sans manipulation fœtale (NO-FM). Nous avons réalisé une analyse univariée puis multivariée de ces différents facteurs. Nous avons également évalué l'évolution des pratiques d'accouchement dans notre centre.
Résultats : Dans notre étude, la manipulation fœtale semble être associée à une augmentation du taux de LOSA (21,1% vs 3,8% avec OR = 6,72 [2,7-15,8]). Nous n'avons pas mis en évidence de différence significative sur la morbidité néonatale sévère. L'âge maternel supérieur à 35 ans et la présence d'une manipulation fœtale semblent être des facteurs associés à la survenue de LOSA, avec respectivement ORa = 13,3 [1,5-121,8] et ORa = 5,3 [2,2-12,8]. La manipulation fœtale semble être le seul facteur associé à la survenue de morbidité néonatale sévère (ORa = 2,3 [1,1-4,8]. Le taux d'épisiotomie a significativement diminué (20% en 2007 versus 5% en 2020 avec p<0,05) et on note une augmentation du taux de dystocie des épaules pris en charge avec une manipulation fœtale (0% en 2007 contre 12% en 2020, p < 0,05).
Conclusion : Dans la prise en charge de la dystocie des épaules, la manipulation fœtale semble être le seul facteur associé à une augmentation du risque de LOSA et à une augmentation de la morbidité néonatale sévère en comparaison aux prises en charge ne comprenant pas de manipulation fœtale. L'épisiotomie ne semble pas être un facteur associé à une diminution de la survenue de morbidité maternelle et néonatale sévère.
Mots-clés libres : dystocie des épaules, LOSA, épisiotomie.
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