Thèse d'exercice
Recueil du consentement des patients atteints de troubles neurocognitifs en soins primaires par analyse qualitative
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Depuis la loi Kouchner de 2002, puis la charte de 2006, le recueil du consentement se trouve au cœur de la relation de confiance établie entre le médecin et le patient afin de rendre le patient décisionnaire de sa santé. Cependant, actuellement aucune recommandation ne tient compte des fragilités, en particulier des troubles neurocognitifs (TNC). Ceux-ci sont pourtant en augmentation constante dans la population générale dû au vieillissement de la population. Ainsi le médecin généraliste n'a pas de consignes claires sur la manière de recueillir le consentement chez ces patients.
L'objectif de cette étude qualitative était d'étudier le recueil du consentement chez les patients atteints de TNC par les médecins généralistes. Cette étude a été menée avec la réalisation d'entretiens individuels de mars à octobre 2021 auprès de médecins généralistes volontaires. La méthode utilisée était la théorisation ancrée avec une approche inductive.
Les principaux résultats retrouvaient la nécessité de la part des médecins de recueillir le consentement sur le plan éthique et professionnel. Il se trouvait au centre de la relation de confiance dans le colloque médecin malade, de manière orale, écrite, ou non verbale, chez les patients atteints de TNC. Celui-ci devait être recueilli après une information claire loyale et surtout adaptée à la compréhension du patient, en faisant preuve d'empathie. Les participants de l'étude admettaient cependant ne pas suivre le désir des patients si ceux-ci se mettaient en danger. Dans ces situations, les médecins considéraient que les patients n'étaient plus en capacité apparente de décider. Alors un proche du patient, souvent l'aidant, ainsi que d'autres professionnels de santé étaient consultés, et la décision était prise collégialement. Dans un principe de bienveillance, les médecins traitants faisaient le choix qui leur paraissait le plus pertinent pour la santé et le bien-être du patient. Lorsque les TNC étaient sévères, ils notaient l'importance pour eux de recueillir le consentement auprès des patients, concernant les décisions en rapport à leur qualité de vie, afin de les humaniser.
Le recueil du consentement est essentiel au cours de chaque acte, qu'il soit clinique, de l'ordre de la prescription ou de l'information. Les médecins, dans la pratique quotidienne, pourraient essayer d'anticiper les cas éthiques de recueil de consentement. En particulier, en encourageant les patients à réaliser des directives anticipées et nommer une personne de confiance. Mais également en évaluant régulièrement les capacités à consentir des patients. Cependant dans les cas de TNC, aucun outil n'est validé collégialement, ainsi il serait intéressant de réaliser une étude sur le sujet. Il pourrait être intéressant tout au long des stages de pratique clinique de faire régulièrement avec les encadrants, des points éthiques qui aborderaient le consentement. Des études sur ce sujet pourraient être menées auprès d'autres médecins en contact avec les patients atteints de TNC ou auprès des patients eux-mêmes.
Mots-clés libres : médecine générale, médecins de soins primaires, consentement, trouble neurocognitif.
Keywords : general pratice, primary care, consent, mild cognitive impairment.
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