Thèse d'exercice
Caractéristiques cliniques, biologiques et facteurs pronostiques de la néphropathie à cylindres myélomateux : analyse de la population de l’étude MYRE
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Introduction : La néphropathie à cylindres myélomateux (NCM) constitue la principale cause d'insuffisance rénale aiguë (IRA) au cours du myélome multiple. Elle résulte de la production massive de chaînes légères libres sériques (FLCs) monoclonales en lien avec un myélome de forte masse tumorale. En l'absence d'un traitement permettant de contrôler rapidement la sécrétion des FLCs, les lésions rénales progressent irrémédiablement vers la fibrose interstitielle et l'atrophie tubulaire. La persistance d'une insuffisance rénale (IR) affecte de façon majeure la survie des patients atteints de myélome. La récupération de la fonction rénale est donc un enjeu thérapeutique majeur. L'objectif de cette étude est d'évaluer au cours de la NCM les facteurs démographiques, les comorbidités et les caractéristiques du MM associés à la sévérité de l'IRA requérant l'hémodialyse (HD) et à la récupération rénale à partir de l'ensemble de la population issue de l'étude MYRE.
Matériel et méthodes : Nous avons étudié rétrospectivement 278 patients issues des études MYRE et MYRE non hémodialyse (NHD). Dans un premier temps, nous avons comparé en analyse univariée les données démographiques, cliniques et biologiques de 94 patients issus de l'étude MYRE aux 184 patients de l'étude MYRE NHD afin de déterminer les facteurs de sévérité de l'IRA. Dans un second temps, nous avons recherché les facteurs associés à la récupération rénale à 3, 6 et 12 mois sur l'ensemble de la population.
Résultats : Les taux sériques d'albumine, de CRP, de β2 microglobuline et d'hémoglobine sont des marqueurs biologiques significativement associés à l'IRA sévère nécessitant HD. Nos données confirment l'impact délétère de l'âge avancé (≥65 ans), de la sévérité de l'IRA sur la récupération rénale à 3, 6 et 12 mois. La réduction importante et rapide du taux de FLCs pathogène <500 mg/L au premier cycle de traitement est corrélée à la récupération rénale à 3 mois (48,8 % chez les répondeurs vs 30,5 % chez les non répondeurs, p=0,0024), à 6 mois (46,3 % vs 28 %, p=0,0034) et à 12 mois (44 % vs 29,7 %, p=0,04). Le taux de FLCs initial n'est pas associé à la nécessité d'une prise en charge en HD au diagnostic. Néanmoins, lorsque ce taux est >9000 mg/l, le pronostic rénal est plus sombre à 3,6 et 12 mois.
Discussion / Conclusion : Nos résultats permettent d'identifier les principaux facteurs déterminant la gravité de la NCM. Ces données devraient permettre à terme de mieux adapter la stratégie thérapeutique ainsi que la balance bénéfice/risque. L'identification des patients nécessitant d'emblée une chimiothérapie adjuvante notamment avec les nouveaux agents tel que le daratumumab pourrait permettre d'améliorer la réponse hématologique et la tolérance.
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