Thèse d'exercice
Prise en charge des carcinomes épidermoïdes des voies aéro-digestives supérieures T0-2 N3
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Introduction : Chez les patients présentant un carcinome épidermoïde des voies aéro-digestives supérieures associant une volumineuse adénopathie N3 à un primitif de petit taille (T1-2) ou inconnu (T0), il existe un risque élevé de rechute régionale et métastatique en lien avec la maladie ganglionnaire. Il s'agissait d'étudier les stratégies de prise en charge de la tumeur primitive et de l'adénopathie cervicale. La notion d'opérabilité ganglionnaire étant un facteur décisionnel majeur dans la prise en charge de l'adénopathie, nous avons établi des recommandations d'opérabilité des adénopathies N3.
Matériel et méthodes : Nous avons réalisé une étude multicentrique rétrospective incluant des patients présentant des carcinomes épidermoïdes T0-2 N3 en prise en charge initiale. Les résultats oncologiques et la morbidité ont été comparés selon les modalités de traitement. Les recommandations d'opérabilité ont été établies auprès de chirurgiens cervico-faciaux français selon la méthodologie Delphi recommandée par la Haute Autorité de Santé.
Résultats : Sur 301 patients, 142 (47%) ont eu un évidement ganglionnaire cervical initial, 68 (23%) une chimiothérapie néo-adjuvante et 91 (30%) une radio-chimiothérapie. La récidive locorégionale était plus faible chez les patients ayant eu un curage cervical premier (p=0,006). Parmi les patients non opérés, le taux de succès était de 57,8% après radio-chimiothérapie et 38,1% après chimiothérapie néo-adjuvante (p<0,001). La récidive locorégionale et la survie globale étaient similaires selon que le patient avait une chirurgie du primitif ou une radiothérapie exclusive du primitif, avec un taux de sonde naso-gastrique plus important chez les patients ayant eu une radiothérapie exclusive du primitif (p=0,118).
Conclusion : Les patients présentant un carcinome épidermoïde T0-2 N3 opérés d'un évidement ganglionnaire cervical initial avaient de meilleurs résultats oncologiques par rapport ceux ayant eu à une prise en charge non-chirurgicale initiale. Des critères de résécabilité des adénopathies N3 ont alors pu être établis en fonction de l'envahissement des structures adjacentes, et en prenant en compte les risques oncologiques et fonctionnels ainsi que la qualité de vie. Chez les patients présentant une adénopathie non opérable, les taux de réussite des traitements étaient meilleurs chez ceux ayant eu une radio-chimiothérapie par rapport à une chimiothérapie néo-adjuvante. Une chirurgie du primitif et une radiothérapie exclusive du primitif étaient à l'origine de résultats oncologiques similaires. La morbidité était plus élevée chez les patients ayant eu une radiothérapie exclusive du primitif, bien que celle-ci soit probablement liée à l'étendue du curage cervical.
Mots-clés libres : carcinome épidermoïde, voies aéro-digestives supérieures, chirurgie, radiothérapie.
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