Thèse d'exercice
Ressenti du médecin généraliste sur le rôle du pharmacien dans le Bilan Partagé de Médication
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En 2019 en France selon les chiffres de l'assurance maladie 11,4 millions de personnes bénéfi-cient d'une ALD (Affection Longue Durée), dont la moitié ont plus de 65 ans. 4 millions d'in-dividus ont sur leurs ordonnances au moins 5 traitements différents et sont donc exposés au risque d'iatrogénie. L'iatrogénie est préjudiciable pour les patients et responsable de surcoût pour la société. Pour lutter contre celle-ci, l'évolution tend vers un partage de compétences entre professionnels de santé, notamment entre pharmaciens et médecins. Un des exemples est la mise en place du BPM (Bilan Partagé de Médication) depuis 2018. Toutefois ce bilan peine à se mettre en place. Nous retrouvons facilement dans la littérature les freins de la part des pharmaciens. Par contre, peu d'études s'intéressent à la perception des médecins généralistes sur ce dispositif.
L'objectif de notre étude est donc de connaître le ressenti du médecin généraliste sur le rôle du pharmacien dans le BPM. Il s'agit d'une étude qualitative avec des entretiens individu-els semi-dirigés auprès de 30 médecins généralistes thésés et installés de France métropolitaine et d'Outre-Mer, réalisés entre mi-Octobre 2020 et Janvier 2021.
80% des médecins interrogés ne connaissent pas le BPM. Les autres médecins le connaissent peu ou en ont entendu parler mais aucun ne le pratique. Le BPM est globalement bien accueilli lors de sa présentation mais a suscité pour certains un total désintérêt voire un rejet.
Les avantages du BPM sont :
– une deuxième lecture de l'ordonnance faisant appel à la compétence d'expert du médi-cament du pharmacien et permettant une vision d'ensemble des traitements des pa-tients ;
– le médecin peut mettre à jour ses pratiques et ses connaissances tout en restant le déci-sionnaire ;
– le pharmacien se voit repositionné en tant qu'acteur du soin aussi bien pour les patients que les médecins. Le patient se situe au coeur du dispositif ;
– les relations entre médecin-patient-pharmacien se voient améliorées.
Les inconvénients sont:
– un ressenti par les médecins généralistes d'exclusion, de jugement et de blessure ;
– une redistribution des rôles ce qui est source de confusion et de tension ;
– une interrogation sur la compétence et l'intérêt du pharmacien à développer ce disposi-tif (rémunération) ;
– ce dispositif est perçu comme redondant et une contrainte administrative de plus.
Pour que ce dispositif fonctionne, il faut une bonne entente préalable entre les médecins et les pharmaciens et aussi que les patients soient réceptifs. Nous pouvons donc percevoir une am-bivalence de la part des médecins. Les axes d'amélioration proposés sont :
– améliorer la communication et la rémunération ;
– favoriser le travail d'équipe ;
– faire une rencontre médecin-patient-pharmacien ;
– choix des patients par le médecin traitant.
Mots-clés libres : iatrogénie, bilan partagé de médication, collaboration médecin-pharmacien, étude qualitative.
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