Thèse d'exercice
Étude de la croissance post-traumatique chez les victimes de violences conjugales dans la Vienne : une étude pilote
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Introduction : Le concept de croissance post-traumatique (CPT) désigne l'ensemble des changements psychologiques positifs pouvant survenir chez les individus à la suite d'un événement traumatique majeur. Les objectifs de cette thèse étaient (1) de décrire le modèle de CPT, (2) d'évaluer l'existence et la prévalence de la CPT chez les victimes de violences conjugales, et (3) de réaliser la première étude clinique régionale recherchant et décrivant la CPT chez les victimes de violences conjugales, versus des victimes d'autres violences.
Matériels et méthodes : Nous avons réalisé deux articles de revue de la littérature pour décrire le modèle de CPT (article 1, accepté pour publication dans L'Encéphale) et synthétiser les études cliniques ayant évalué l'existence d'une CPT chez les victimes de violences conjugales (article 2, soumis pour publication à La Presse Médicale). Notre étude pilote rétrospective, monocentrique, a inclus 59 victimes (violences conjugales : n = 17, agressions sexuelles : n = 19, autres agressions n = 23) via l'Unité Médico-Judicaire et via le Centre de Psychotraumatologie de Poitiers. La CPT était évaluée à l'aide de l'échelle PTGI (Post-Traumatique Growth Inventory). Un trouble de stress post-traumatique (TSPT) était également recherché à l'aide de l'échelle PCL-5 (Post-traumatic stress disorder CheckList version DSM-5).
Résultats : L'existence d'une CPT d'intensité faible à modérée a été mise en évidence dans les groupes violences conjugales et agressions sexuelles. Aucun facteur socio-démographique prédictif de la CPT n'a été mis en évidence. Dans le groupe violences conjugales, cette CPT était d'intensité plus importante et concernait 82 % des femmes ; toutes les dimensions de la CPT étaient affectées précocement comparativement aux groupes des victimes d'autres violences (sous-groupe Unité Médico-Judicaire, p < 0,05). La CPT se maintenait dans le temps (score à l'échelle PTGI, moyenne ± écart-type : 52,38 ± 22,20 versus 59,44 ± 11,79, sous-groupe Centre de Psychotraumatologie versus sous-groupe Unité Médico-Judicaire). L'existence d'un TSPT chez ces victimes de violences conjugales était corrélée négativement à la croissance post-traumatique (r = - 0,582).
Conclusion : L'existence d'une CPT est possible chez la plupart des femmes victimes de violences conjugales. Cette CPT semble plus importante dans les premiers temps suivants la fin de la relation violente et pourrait être facilitée par une diminution des symptômes de TSPT. Les cinq dimensions de la CPT sont augmentées précocement chez ces victimes de violences conjugales, comparativement à des victimes d'autres types de violences.
Mots-clés libres : croissance post-traumatique, trouble de stress post-traumatique, violences conjugales, étude pilote.
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