Thèse d'exercice
Interaction entre les antiagrégants plaquettaires et les inhibiteurs de la pompe à protons
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Les inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) peuvent sembler anodins mais leur prescription fait souvent l’objet de mésusage. Au longs cours, ils peuvent entraîner des effets indésirables. Ils sont souvent utilisés en association avec les antiagrégants plaquettaires afin de pallier le risque d’hémorragie gastro-intestinale entraîné par cette classe de médicament.
Il n’y a pas de rationnel à prescrire un IPP à l’ensemble de la population générale mais un bénéfice à les utiliser chez les patients ayant des facteurs de risque ou des antécédents d’ulcères hémorragiques. Parmi les facteurs de risque on retrouve l’âge, la ventilation mécanique, l’insuffisance rénale aigue, la septicémie, l’hypotension et les traumatismes graves ou encore le syndrome coronarien aigu.
En 2009, une alerte avait déjà été lancée par la FDA concernant l’association de l’oméprazole avec le clopidogrel. Leurs métabolismes communs par le CYP2C19 semblent corrélés à une potentielle interaction.
D’après les données bibliographiques, l’interaction entre les antiagrégants plaquettaires et les inhibiteurs de la pompe à protons n’est pas un effet classe et provient bien de leur métabolisme. Tous les IPP n’impliquent pas les mêmes cytochromes au cours de celui-ci. Les facteurs de risque hémorragiques sont à prendre en compte lors de la prescription d’un IPP de même que le polymorphisme
génétique particulièrement présent dans les populations asiatiques et chinoises (CYP2C19*2 et CYP2C19*3).
En association avec le clopidogrel, il est conseillé de plutôt utiliser le pantoprazole et le rabéprazole qui, en clinique, semble avoir le moins d’impact sur l’efficacité du clopidogrel. Il n’y a que peu d’études concernant l’aspirine mais les différents mécanismes d’interaction avec les IPP ne semblent pas avoir de retentissement clinique.
Concernant l’association avec la double antiagrégation plaquettaire, les données bibliographiques sont difficiles à interpréter et contradictoires concernant l’impact sur le risque cardiovasculaire. A ce jour, il n’y a pas suffisamment d’arguments pour déconseiller les IPP en cas de double antiagrégation plaquettaire mais par précaution, il pourrait être envisagé de privilégier les associations avec les IPP qui semblent présenter le moins d’interaction comme le lansoprazole et le rabéprazole.
Mots-clés libres : double antiagrégation plaquettaire, antiagrégants plaquettaires, inhibiteurs de la pompe à protons, interaction, clopidogrel, aspirine.
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