Thèse d'exercice
Étude rétrospective et multicentrique de l'efficacité de la chimiothérapie après l'immunothérapie dans le mélanome métastatique (CHIMMIO)
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Introduction: L'arrivée des immunothérapies a permis une augmentation de la survie globale dans le mélanome métastatique et a remplacé la chimiothérapie en traitement de première ligne. La majorité des patients progresse après immunothérapie. La valeur ajoutée d'une chimiothérapie de dernière ligne est discutée. Notre étude avait pour but d'étudier l'efficacité de la chimiothérapie après immunothérapie, ainsi que d'éventuels facteurs pronostiques de réponse à une chimiothérapie dans ce contexte.
Matériel et méthode: Nous avons réalisé une étude multicentrique rétrospective des patients ayant reçu une chimiothérapie après immunothérapie pour un mélanome métastatique entre janvier 2013 et décembre 2020. Les données de survie globale, de survie sans progression et de réponse à la chimiothérapie ont été recueillies. Nous avons évalué la valeur pronostique des caractéristiques suivantes : type de chimiothérapie, présence de métastases cérébrales, taux de lactate déshydrogénase (LDH) supérieur à la normale, échelle de performance ECOG ≥2 et réponse ou stabilité lésionnelle après une immunothérapie antérieure.
Résultats: Trente patients ont reçu une chimiothérapie (dacarbazine n=12, témozolomide n=9, fotémustine n=9) après immunothérapie. La survie globale (SG) médiane était de 7,0 mois (0,9 – 54,0). La survie sans progression (SSP) était de 2,7 mois (0,5 – 6,9). Les réponses après chimiothérapie étaient une réponse partielle (n=6), une maladie stable (n=1) et une maladie progressive (n=23). La présence de métastases cérébrales et un taux de LDH supérieur à la normale étaient significativement associés à une survie globale plus courte.
Discussion: Nos données de SG, SSP et taux de réponse sont similaires à celles datant de l'ère pré-immunothérapie. Les données contemporaines sont difficilement comparables du fait d'une grande hétérogénéité des patients. Il s'agit de la première description de facteurs prédictifs de réponse à la chimiothérapie après immunothérapie. Après analyse des patients répondeurs, nous avons identifié deux profils pouvant être susceptibles de mieux répondre à une chimiothérapie après immunothérapie.
Conclusion: Le mélanome métastatique après échec d'immunothérapie reste associé à un pronostic très sombre. L'efficacité de la chimiothérapie est relativement décevante, mais les quelques réponses étonnantes et parfois durables justifient son utilisation en dernière ligne.
Mots-clés libres : mélanome, chimiothérapie, post-immunothérapie.
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