Thèse d'exercice
Les symptômes de stress post-traumatique secondaires à l'accouchement chez les pères
FrançaisConsulter le texte intégral (format PDF)
Encore peu d'études traitent du Trouble de Stress Post-Traumatique chez les pères dans les suites de l'accouchement. Les recherches indiquent pourtant que jusqu'à 5% des jeunes pères en souffriraient. Si la plupart de ces pères en présentent des symptômes et non un trouble de stress post-traumatique complet, il n'en reste pas moins que les comorbidités associées et les conséquences pour l'individu comme pour la cellule familiale et le lien parent-enfant en font un enjeu de santé publique.
Notre étude a pour objectif principal d'étudier la prévalence du trouble de stress post-traumatique secondaire à l'accouchement chez les pères. Les objectifs secondaires sont l'étude de l'intrication de ce trouble avec plusieurs dimensions, et l'observation de leur impact sur le lien père-enfant. Il s'agit d'une étude épidémiologique observationnelle descriptive, menée au sein de la maternité du Centre Hospitalier de Saintonge, en période d'épidémie de Covid-19. Elle a été réalisée en deux temps: durant le troisième trimestre de grossesse de la partenaire (T1), et entre quatre à six semaines après l'accouchement (T2).
Au cours du T1, nous avons recherché un antécédent d'exposition traumatique, un trouble de stress post-traumatique antérieur à l'accouchement, des symptômes dépressifs, des signes d'anxiété, une détresse conjugale ; et nous avons évalué la relation père-foetus. Au cours du T2, nous avons recherché un trouble de stress post-traumatique secondaire à l'accouchement, une dépression du post-partum, des signes d'anxiété. Nous avons également évalué le vécu de l'accouchement et la relation père-enfant.
Nous avons inclus 22 participants. Parmi eux, un père soit 4,5% de notre échantillon présente un trouble de stress post-traumatique antérieur à l'accouchement. Les résultats des questionnaires de T1 montrent que 4,5% (n=1) des hommes souffrent de dépression prénatale ; 13,6% (n=3) présentent une anxiété-état prénatale ; 18,2% (n=4) une anxiété-trait ; 22,7% (n=5) une détresse maritale et 27,3% (n=6) un attachement père-foetus bas.
En T2, nous dénombrons 17 perdus de vue. Cinq hommes ont répondu aux questionnaires, soit 22,7% de l'échantillon initial. Aucun père ne souffre de trouble de stress post-traumatique secondaire à l'accouchement. Cependant, un père, soit 20% de la population de T2, présente des symptômes de trouble de stress post-traumatique dans les suites de l'accouchement. La prévalence de la dépression du post-partum est nulle. Nous constatons que 20% de la population de T2 (n=1) rapportent un vécu plus négatif de l'accouchement et 20% (n=1) présentent une anxiété-état post-natale. Aucun père ne présente d'attachement père-enfant en dessous du seuil retenu pour l'étude.
Nous ne retrouvons pas de lien statistiquement significatif entre les symptômes de trouble de stress post-traumatique secondaires à l'accouchement et les autres dimensions évaluées.
La taille de notre échantillon nous invite à rester prudents concernant les résultats de notre étude. Des recherches complémentaires, multicentriques et incluant davantage de participants permettraient de mieux appréhender le Trouble de Stress Post-Traumatique secondaire à l'accouchement chez les pères et ses conséquences. La poursuite d'identification des facteurs de risque semble nécessaire au développement d'outils de dépistage précoce, qui permettraient de repérer les jeunes pères pouvant être en grande détresse, et leur proposer une prise en charge adaptée
Menu :
Annexe :
Université de Poitiers - 15, rue de l'Hôtel Dieu - 86034 POITIERS Cedex - France - Tél : (33) (0)5 49 45 30 00 - Fax : (33) (0)5 49 45 30 50
petille@support.univ-poitiers.fr -
Crédits et mentions légales