Thèse d'exercice
Prurit aquagénique induit par l'amitriptyline chez un patient atteint d'un syndrome de Gougerot-Sjögren primaire
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Introduction: Le prurit aquagénique (PA) peut être induit par des maladies systémiques. La découverte de son étiologie est parfois retardée ou vaine. Le diagnostic de PA induit par un médicament n'est pas aisé et reste un évènement exceptionnel. Un cas d'intérêt de PA induit par l'amitriptyline (AMI) chez un patient atteint d'un syndrome de Gougerot-Sjögren primaire (SGS et SGSp) est rapporté ici.
Observation: Il s'agit d'un homme de 40 ans présentant un PA qui, 6 ans plus tard, conduisit au diagnostic de SGS. Le PA a persisté lors du traitement du SGS. 15 ans après son apparition, le PA a disparu lors de l'arrêt de l'AMI prise depuis le début dans le cadre d'un syndrome anxio-dépressif.
Discussion: Le diagnostic de SGSp sans signe de gravité ni de complication était établi devant la présence de 5 des 6 critères consensuels de 2002 du groupe américano-européen (symptômes secs oculo-buccaux, test de Schirmer pathologique, sialadénite lymphocytaire grade IV de Chisholm, anticorps anti-SS-A) et devant l'absence des critères d'exclusion, de maladie auto-immune associée, d'atteinte viscérale et de lymphome. Le traitement par hydroxychloroquine a permis la régression des manifestations articulaires du SGS, pas du PA. Le PA n'était pas lié au SGS, mais à l'AMI en raison de sa disparition totale quelques jours après le retrait définitif du médicament. L'imputabilité de l'AMI dans la survenue du PA est probable selon la méthode française d'imputabilité médicamenteuse.
Conclusion: A notre connaissance, c'est le 1ercas de PA induit par l'AMI, le 2ème de PA induit par un antidépresseur imipraminique et le 12ème PA médicamenteux décrit. Tout PA survenant au cours d'un traitement par antidépresseurs tricycliques doit faire évoquer l'origine iatrogène médicamenteuse de ce PA.
Mots-clés libres : prurit aquagénique, syndrome de Gougerot-Sjögren primaire, prurit aquagénique induit par l'amitriptyline. .
Background: Aquagenic pruritus (AP) can be induced by systemic diseases. The discovery of its etiology is sometimes delayed or vain. The drug-induced AP diagnosis is not easy and remains an exceptional event. A case of amitriptyline (AMI)-induced AP in a patient with primary Sjögren's syndrome (pSS and SS) is reported hereby.
Patients and methods: A 40-year-old man with developed AP wich, 6 years later, led to the diagnosis of SS. AP persisted during the SS treatment. 15 years after its appearance, AP disappeared when AMI, taken since the begenning for an anxio-depressive syndrome, was stopped.
Results: The pSS diagnosis without sign of gravity or complication was established according to the presence of 5 to the 6 consensus criteria of the 2002's american-european group (oro-ocular dryness symptoms, pathological Schirmer's test, lymphocytic sialadenitis grade IV of Chisholm, anti-SS-A antibodies) and the absence of exclusion criteria, associated autoimmune disease, visceral systemic involvement and lymphoma. Hydroxychloroquine treatment allowed SS's articular manifestations regression but not of the AP. The AP was not SS linked but AMI related because of its complete disappearance a few days after the definitive drug withdrawal. The AMI accountability in the AP occurrence is probable according to the drug accountability french method.
Conclusions: To our knowledge, this is the 1st AMI-induced AP case, the 2nd imipramine antidepressant-induced AP and the 12th drug-induced AP described. Any AP occurring during treatment with tricyclic antidepressants should suggest the AP iatrogenic drug origin.
Keywords : aquagenic pruritus, primary Sjögren's syndrome, amitriptyline-induced aquagenic pruritus..
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