Thèse d'exercice
Antisepsie cutanée avec Chlorhexidine-alcool versus povidone-iodée-alcool, pour la prévention de la colonisation et de l’échec du cathéter (Protocole CLEAN3) : un essai ouvert, monocentrique, randomisé, contrôlé
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Introduction : Les cathéters veineux périphériques (CVP) sont les dispositifs médicaux invasifs les plus fréquemment utilisés dans le milieu hospitalier. En raison de complications mécaniques, vasculaires ou infectieuses, les CVP échouent souvent avant la fin du traitement. Ces complications entrainent un remplacement du dispositif et donc une interruption de traitement, une douleur associée au changement de localisation et une augmentation des coûts de soins de santé liés aux ressources et au temps du personnel. La durée d’hospitalisation, les coûts de traitement et la mortalité sont augmentés par les infections de cathéters.
La prévention de ces complications est basée sur le respect des règles d’hygiène et l’utilisation de cathéters biocompatibles. Cette thèse est issue des données de l’étude CLEAN 3 comparant deux antiseptiques Chlorhexidine-alcool versus povidone-iodée-alcool, et deux matériels différents, un dispositif de CVP classique versus un dispositif de cathéter obturé avec valve anti-retour, en plan factoriel croisé. L’objectif de cette étude est de déterminer si l’antisepsie par Chlorhexidine (CHG)-70% isopropanol réduit le risque de colonisation des CVP comparé à l’antisepsie par povidone-iodée (PVI)-69% éthanol.
Méthode : Étude monocentrique, ouverte, randomisée, menée au CHU de Poitiers. Les données sont analysées à partir de l’étude CLEAN 3 où chaque patient a été randomisé en 4 groupes selon la stratégie de préparation de la peau et des dispositifs utilisés. Chaque participant reste dans l’étude jusqu’à 48h après le retrait du cathéter. La décision de pose d’un CVP et son retrait est à la discrétion des médecins traitants les participants et l’étude ne modifie pas les soins prodigués aux patients. Les patients de plus 18 ans présentant une indication clinique à la pose d’un CVP pour une durée supérieure à 48h, ayant la volonté et la capacité de donner un consentement éclairé ont été inclus dans l’étude. Le critère de jugement principal est l’incidence de la colonisation de CVP définie comme la culture de le l’extrémité intravasculaire du cathéter montrant au moins 1000 unités formant colonies par mL (ufc/ml). Les données concernant l’utilisation du nouveau matériel ne seront pas traitées dans ce travail.
Résultats : Les patients ont été inclus du 07/01/2019 au 06/09/2019. Les résultats retrouvent une différence significative entre les deux groupes concernant le nombre de cathéter considéré colonisé par >1000 UFC/mL, avec 4 cathéters dans le groupe CHG (0,9%) et 70 dans le groupe PVI (16,9%), avec p<0,001. On retrouve également une différence significative en ce qui concerne les infections locales en faveur de la chlorhexidine.
Conclusion : Cette étude démontre qu’une antisepsie cutanée par Chlorhexidine-Alcoolique permet de réduire le nombre de cathéter colonisés, comparé à une antisepsie par Povidone-Iodée-Alcoolique. De plus, le taux d’occlusion, de phlébite ou de diffusion n’est pas modifié par l’antisepsie utilisée. Cette étude oriente en faveur d’une désinfection cutanée par Chlorhexidine-Alcoolique pour la pose de cathéter veineux périphériques, plutôt que par Povidone-Iodée-Alcoolique.
Mots-clés libres : infection liée aux soins, prévention, antiseptiques.
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