Thèse d'exercice
Intérêt antalgique de la stimulation magnétique transcrânienne répétitive dans l’endométriose
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Introduction : L’endométriose est à l’origine de douleurs chroniques qui altèrent la qualité de vie des patientes atteintes. Parfois, ces douleurs sont responsables d’une sensibilisation centrale. Une étude de faisabilité récente a obtenu des résultats positifs en utilisant la stimulation magnétique transcrânienne répétitive dans cette situation. Ainsi, le CRETD du CHU de Poitiers a voulu évaluer cette technique en pratique clinique chez des patientes en échec thérapeutique. L’objectif principal était de déterminer si les patientes notaient un changement notable à l’aide de l’échelle PGIC (> 4/7). Les objectifs secondaires évaluaient une diminution
de l’intensité de la douleur, de la surface douloureuse, de la prise médicamenteuse ; une amélioration de la qualité de vie, du sommeil et des troubles de l’humeur ainsi que le recueil d’effets indésirables.
Méthode : Il s’agit d’une étude observationnelle rétrospective réalisée au CRETD sur la période de mars à mai 2019. 8 patientes ont bénéficié de 8 séances de rTMS (1 séance tous les jours pendant 4 jours, puis 1 séance tous les 2 semaines pendant 2 mois) avec une consultation de suivi 2 semaines après les séances. Il n’y a pas eu de perdu de vue.
Résultats : 5 des 8 patientes ont obtenu un score PGIC > 4 (p = 0,5). L’intensité de la douleur a diminué significativement de -1,4 point (p < 0.0001), soit 34% et la surface douloureuse pelvienne de -52,4 cm2 (p = 0.14). L’amélioration de la qualité de vie se traduit par -2,5 points à l’EHP-5 (p = 0.0095) et celle du sommeil de -0,75 point à l’échelle catégorique simple (p = 0.04). Les troubles de l’humeur s’améliorent également avec une diminution des scores d’anxiété et de dépression de -1,38 point (p = 0.083). Une seule patiente a arrêté son traitement antalgique en raison de l’efficacité de la rTMS. Aucun effet indésirable grave n’a été
signalé. Seuls des effets modérés et transitoires telles une asthénie parfois associée à des céphalées ont été notifiés.
Discussion : Ces premiers résultats sont encourageants, mais à prendre avec précaution de par la faible population d’étude et d’une réponse thérapeutique très variable selon les cas, responsables de résultats non significatifs, notamment le PGIC. Certaines patientes répondent donc à la rTMS et d’autres non. Il serait intéressant qu’une étude détermine les meilleurs critères de sélection pour n’avoir idéalement que des patientes sensibles à ce traitement. De même, une étude sur les effets antalgiques à long terme de la rTMS apporterait un éclairage nouveau dans cette indication. Enfin, concernant l’effet placebo, l’étude prospective, randomisée, en double aveugle Endostim actuellement en cours au CHU de Clermont-Ferrand permettra de lever cette interrogation.
Mots-clés libres : endométriose, douleur chronique, sensibilisation centrale, rTMS, SMTr, stimulation magnétique transcrânienne répétitive, antalgie, PGIC.
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