Thèse d'exercice
Aborder les violences en médecine générale : approches et techniques de communication
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INTRODUCTION : La question des violences et particulièrement celle des violences sexuelles est devenue un sujet de santé publique. Le rôle des professionnels de santé dans le repérage et la prise en charge des personnes victimes de violences est reconnu par la Haute Autorité de Santé et l’OMS. Cependant peu de médecins généralistes sont formés aux conséquences à
moyen et long terme de ces violences et à leur repérage en consultation. L’objectif principal de cette étude était d’analyser les approches et techniques de communication utilisées par des médecins généralistes formés, pour aborder les violences.
MATERIEL ET METHODE : Il s’agit d’une étude qualitative observationnelle par analyse de 25 enregistrements de consultations de médecine générale en Poitou-Charentes ayant abouti à un repérage de violences anciennes ou actuelles. Une analyse thématique puis descriptive des retranscriptions a été réalisée ainsi qu’une triangulation des données.
RESULTATS : Des phrases d’appels apportées par les patients, des symptômes et comportements en lien avec un possible vécu traumatique et des contextes évocateurs faisaient suspecter des violences aux médecins. Ces éléments étaient utilisés pour aborder la question, en les mettant en lien avec des violences. Le praticien pouvait aussi aborder le sujet avec une phase d’approche : parler d’une situation générale, questionner en entonnoir à partir de question larges sur la vie personnelle. Dans un second temps, il posait des questions concrètes et simples, dont la plus efficace serait « Est-ce qu’on vous a fait du mal ? ». Tout en respectant le rythme du patient, le médecin persévérerait dans son questionnement s’il était convaincu de l’existence d’une situation de violence, en abordant le sujet sous un autre angle, à un autre moment. Ces différentes approches nécessitaient la construction d’une relation de confiance, basée sur l’écoute active et l’empathie, plus particulièrement en s’adaptant au timing du patient, sans le forcer, et en respectant les silences. Les techniques de reformulation étaient particulièrement utilisées. Une fois ces violences révélées, la prise en charge était avant tout basée sur l’écoute, sur la reconnaissance des faits, sur la déculpabilisation, puis surune orientation vers une prise en charge en psychothérapie.
CONCLUSION : Cette approche, facilement applicable à une pratique de médecine générale,nécessite une connaissance des mécanismes des violences et de leurs conséquences sur lasanté. Une formation adressée aux médecins généralistes, pourrait être proposée, à partir des résultats de cette étude et des recommandations des grandes instances.
Mots-clés libres : violences, victimes, repérage, dépistage, communication, prise en charge, médecine générale.
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