Thèse d'exercice
Comparaison selon le sexe, de la prise en charge des patients admis pour douleur thoracique avec élévation de troponine aux urgences cardiologiques du CHU de Poitiers
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Introduction: Malgré l'amélioration constante de la prise en charge des syndromes coronaires aigus (SCA), notamment grâce aux « unités de douleur thoracique », la mortalité cardiovasculaire reste la 1ère cause chez le femme en France. La sémiologie souvent moins « typique » de la douleur thoracique coronarienne chez la femme mène souvent à un retard au diagnostic et à une prise en charge moins optimale. Les objectifs de cette étude étaient d'analyser la prévalence du sexe féminin parmi les patients pris en charge pour douleur thoracique avec élévation de troponine au CHU de Poitiers, ainsi que d'évaluer la stratégie diagnostique dans cette population féminine et de la comparer à la population masculine.
Méthodes et Résultats: Cette étude rétrospective observationnelle a analysé 13 746 patients ayant consulté aux urgences cardiologiques du CHU de Poitiers entre Janvier 2014 et Juillet 2017. Parmi eux, 2404 patients consultaient pour douleur thoracique avec élévation de troponine. Les 742 femmes incluses (30.9%) étaient significativement plus âgées 75 (±13) ans et avaient un score de Grace plus élevé (145 ±38) que les hommes (154 ±38; p<0.0001). Seulement 441 femmes (59.4%) ont bénéficié d'une coronarographie en 1ère intention contre 1237 (74.4%; p<0.0001) pour les hommes. Une cause ischémique a été retenue chez 454 femmes (61.2%) contre 1284 (77.3%) hommes. La proportion de MINOCA était plus importante chez les femmes (84, 17.5%) que chez les hommes (67, 5.2%; p<0.0001); et pourtant, seulement 52 femmes (7.0%) ont bénéficié d'une IRM myocardique. Autant d'hommes et de femmes restaient sans diagnostic à l'issue de la prise en charge.
Conclusion: La première étiologie à évoquer devant un patient avec douleur thoracique et élévation de troponine est le SCA. De nos jours, cette pathologie n'est plus l'apanage des hommes et la coronarographie ne doit en aucun cas être retardée chez la femme, même en cas de douleur « atypique ». Qu'elle soit normale ou non elle permettra ou un geste thérapeutique précoce, ou de se diriger plus rapidement vers les examens complémentaires qui mèneront au diagnostic final.
Mots-clés libres : comparaison hommes femmes, femmes, douleur thoracique, élévation de troponine, syndrome coronarien aigu, coronarographie, MINOCA.
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