Thèse d'exercice
Impact pronostique à un an de la pression artérielle pulmonaire systolique pré-interventionnelle après pose de valve aortique par voie percutanée
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Introduction : Le remplacement valvulaire aortique par voie percutanée (TAVI) est l'une des avancées les plus remarquables de la dernière décennie dans le domaine de la cardiologie interventionnelle. Il est devenu une excellente alternative au remplacement valvulaire chirurgical pour les patients inopérables ou à haut risque chirurgical, et pourrait le devenir pour les patients à risque intermédiaire voire faible risque. Malgré une nette diminution de la morbi-mortalité liée à cette technique, l'évaluation du pronostic des patients devant bénéficier d'un TAVI reste nécessaire. L'identification de facteurs prédictifs des complications a fait l'objet de nombreuses études. Parmi ceux-ci, l'hypertension artérielle pulmonaire apparait être un facteur pronostique péjoratif post-TAVI mais cela reste discuté. Il en est de même pour la dysfonction ventriculaire droite.
L'objectif de l'étude est d'évaluer l'impact pronostique de la pression pulmonaire artérielle systolique (PAPS) et de la fonction systolique ventriculaire droite, analysées en échographie, chez les patients traités par TAVI.
Matériel et méthodes : Nous avons réalisé une étude rétrospective monocentrique au CHU de Poitiers. Tous les patients qui ont bénéficié d'un TAVI dans notre centre du 1er janvier 2013 au 31 décembre 2018 ont été inclus. L'analyse échographique a inclus la détermination de la PAPS et les paramètres de fonction systolique ventriculaire droite (TAPSE et onde S). Les patients étaient classés en 4 groupes : 1 si PAPS < 34 mmHg, 2 si PAPS entre 34 et 45 mmHg, 3a si PAPS entre 46 et 60 mmHg et 3b si PAPS > 60 mmHg (suivant les recommandations et les score de risques). Une échographie a été réalisée en pré-TAVI, à 1 mois et à 1 an. Le critère de jugement principal était la mortalité à 1 an.
Résultats : 602 patients ont été inclus dans l'étude. La survie à 1 an post-TAVI était significativement liée à la PAPS pré-TAVI avec respectivement 94% de survie pour le groupe 1, 90% pour le groupe 2, 81 et 73% pour les groupes 3a et 3b (p<0.0001). Une valeur de TAPSE < 16 cm/s était également associée à une survie diminuée (10% vs 21%, p=0.0013). La valeur seuil de l'onde S à 10 cm/s n'était pas liée de façon significative à la survie des patients. En analyse multivariée, l'association d'une PAPS élevée et d'un TAPSE bas multipliait par 4 le risque de mortalité à 1 an (p=0,0003 ; HR 4,105 ; IC [1,901 ; 8,864]). Les rapports TAPSE/PAPS et S/PAPS étaient également deux paramètres pronostiques significatifs (respectivement p=0,0003 et 0,0009 en analyse en sous-groupes.
Conclusion : La présence d'une hypertension pulmonaire et d'une altération de la fonction systolique ventriculaire droite avant le TAVI sont des facteurs de risque de mortalité à 1 an après intervention.
Mots-clés libres : rétrécissement aortique, TAVI, hypertension pulmonaire, ventricule droit.
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