Thèse d'exercice
État des lieux du dépistage et du suivi du diabète cortico-induit, chez les patients en soins palliatifs sous corticothérapie systémique, par les médecins de soins palliatifs en France.
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La corticothérapie est très fréquemment utilisée en soins palliatifs. Or, bien que le bénéfice l'emporte généralement sur le risque dans cette population de patients, les corticoïdes ne sont pour autant pas dénués d'effets secondaires, parmi lesquels on retrouve le diabète cortico-induit.
Nous avons réalisé une étude observationnelle descriptive, du 3 octobre au 29 novembre 2018, adressée aux médecins exerçant en médecine palliative en France. Ce travail avait pour objectif principal de réaliser un état des lieux du dépistage et du suivi du diabète cortico-induit chez les patients en soins palliatifs, pour lesquels l'espérance de vie a été estimée ≥ 3 mois et/ou bénéficiant d'un indice de Karnofsky ≥ 40 %. L'objectif secondaire était de porter un regard sur la corticothérapie et le dépistage du diabète cortico-induit au sein des USP françaises.
125 participants ont été inclus soit une participation de 31,9 %. 33 % d'entre eux exerçaient dans une unité de soins palliatifs (USP), 28 % au sein d'une équipe mobile de soins palliatifs (EMSP) et 38 % avaient une activité partagée entre USP et EMSP. Les trois principaux motifs de prescription d'une corticothérapie cités étaient la douleur sur métastases osseuses, l'hypertension intracrânienne (HTIC) et l'occlusion intestinale. 43 % des médecins ont déclaré penser plutôt fréquemment au diabète cortico-induit et 37 % déclarent le dépister plutôt peu fréquemment. Cependant 47 % des praticiens organisent un dépistage précoce, en l'absence de signes cliniques d'hyperglycémie. Les trois facteurs influençant le plus la réalisation de ce dépistage sont la posologie, la durée du traitement et les antécédents personnels du patient. Seuls 23 % (13) des praticiens dépistent le diabète cortico-induit de façon systématique. Lorsqu'ils le dépistent, 72 % utilisent des glycémies capillaires, et 80 % les réalisent le matin à jeun. Le diagnostic est posé en cas de glycémies à jeun ≥ 1,26 g/L (58 %) ou de glycémies en journée ≥ 2 g/L (51 %). Plus de la moitié des médecins (57 %) réalisent un suivi glycémique quotidien suite au diagnostic, et 84 % le réalisent le matin à jeun.
Au sein des 42 USP ayant participées à notre étude, 52 % (22) pratiquent le dépistage du diabète cortico-induit. Sur leurs 218 patients, 107 (49 %) étaient sous corticothérapie systémique parmi lesquels 48 (45 %) ont bénéficié d'une glycémie. 5 patients présentaient alors un diabète cortico-induit, soit 10% des patients dépistés et 5 % de la population sous corticothérapie systémique.
La mise en place du dépistage du diabète cortico-induit en médecine palliative doit s'intégrer dans une prise en charge globale et individualisée du patient, dans un objectif constant de maintien de la qualité de vie.
Mots-clés libres : corticothérapie – diabète cortico-induit – soins palliatifs.
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