Thèse d'exercice
Évaluation de la prise en charge du patient brûlé grave en préhospitalier par les urgentistes en France : évaluation des pratiques
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Introduction : La qualité de la réanimation du patient brûlé grave et sa réalisation précoce améliore le pronostic vital. La prise en charge médicale doit débuter en préhospitalier. L'objectif de notre étude était d'évaluer la prise en charge du patient brûlé grave par les médecins urgentistes en préhospitalier sur l'ensemble du territoire français.
Matériel et méthodes : Il s'agit d'une étude multicentrique, observationnelle, descriptive, réalisée du 1er avril 2018 au 15 août 2018 auprès des médecins urgentistes exerçant dans les centres hospitaliers avec une activité extrahospitalière, avec ou sans activité pédiatrique, sur le territoire métropolitain et le territoire d'outre-mer. Sur la base du référentiel des SAMU-SMUR de France, un questionnaire composé de 30 questions était adressé au chef de service, ou au chef de pôle, ainsi qu'aux médecins référents SMUR- SAMU-URGENCES. Environ 300 hôpitaux ont été inclus. Les résultats sont présentés en effectif et pourcentage pour les variables qualitatives. Nos analyses se portent principalement sur l'évaluation de surface cutané brûlée (SCB), les échelles d'évaluation de la SCB, la gestion des voies aériennes supérieures et l'intubation, le remplissage, l'hydroxocobalamine, la lutte contre l'hypothermie, l'antibiothérapie.
Résultats : 661 médecins ont participé à l'étude, 538 ont été inclus (81%). La population est composée de 337 hommes (63%) et de 201 femmes (37%), âgés de 30 à 40ans (49% n=264), 29% avec une activité SMUR de 1 à 5 ans, exerçant à 64% dans des centres périphériques. 435 des médecins (81%) ont pris en charge un patient brûlé, sans présenter de difficulté à l'hospitaliser en centre spécialisé (87%). 65% des médecins n'ont pas de protocole. 80% d'entre eux déclarent avoir été formés, et 55% utilisent la télémédecine en préhospitalier. La règle des 9 de Wallace est utilisée dans 84%(n=446) chez l'adulte et la surface de la paume de la main prédomine chez l'enfant à 42%(n=219). Une brûlure évaluée à 9% de SCB chez un enfant a été estimée à 16% +/-8% [8 ; 24] avec une médiane à 15 [2-60]. 531 médecins intubent devant une détresse respiratoire aiguë chez le brûlé grave (99%) dans les 30 minutes (71%). La voie veineuse périphérique est privilégiée (63%) pour un remplissage par Ringer LactateR (69%) selon la formule de Parkland (81%). 438 médecins (81%) introduisent l'hydroxocobalamine sur troubles de la conscience. 24% introduisent une antibiothérapie. 17.3% préconisent l'incision de décharge (n=114). La morphine est privilégiée pour l'antalgie chez l'adulte (91% n=487) et l'enfant (79% n=426).
Conclusion : Malgré une pratique fidèle aux recommandations, certains axes sont à améliorer comme l'évaluation de la surface cutanée brûlée qui est surestimée, la lutte contre l'hypothermie et le remplissage vasculaire. La mise en place d'un référentiel autour de la prise en charge du brûlé semble nécessaire pour harmoniser les pratiques.
Mots-clés libres : brûlé, remplissage vasculaire, hypothermie, incision de décharge, brûlure.
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