Thèse d'exercice
Étude des freins à la vaccination contre le pneumocoque chez l'adulte non immunodéprimé chez les médecins généralistes de la Vienne
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Introduction : Les infections invasives à pneumocoque chez les adultes présentant une déficience d'organe sont fréquentes. La mortalité de ces infections est élevée, jusqu'à 40%, mais une prévention vaccinale est disponible. En France, la couverture vaccinale est très faible, 8,1%. L'objectif de cette étude est de recenser les freins à la vaccination chez les médecins généralistes contre le pneumocoque chez l'adulte et d'analyser les facteurs associés à la proposition vaccinale.
Matériel et méthode : Une étude observationnelle analytique a été réalisée auprès des médecins généralistes de la Vienne. Le recueil des données a été fait entre juin et octobre 2017 par questionnaire téléphonique auprès des médecins dont le patient a été hospitalisé en Unité d'Hospitalisation d'Aval et n'était pas vacciné.
Résultats : 172 médecins ont été contactés, 72 ont été inclus. 25 médecins ont proposé le vaccin (35% [27-43]), il n'a pas été fait car 14 patients n'ont pas ramené le vaccin (56%), suite à une rupture de stock pour 6 patients (24%) et 5 ont refusé le vaccin (20%).
42 médecins n'ont pas pensé à proposer le vaccin (58% [49-66]), 25 médecins n'ont pas eu le temps d'aborder le sujet (35% [[27-43]), 25% des médecins n'ont pas fait le vaccin à cause d'une incertitude du statut vaccinal (24%[17-31]).
4% jugent qu'il y a un rapport bénéfice risque défavorable, 21 médecins rapportent un manque d'informations (29% [22-36]), 13 pensent que l'influence des médias et lobbyings pharmaceutiques est délétère (13% [7-19]).
Quasiment tous médecins peuvent facilement expliquer l'intérêt de la vaccination (97% [94-100]), 39 pour les effets indésirables (54% [46-62]), 30 pour les contre-indications (30% [22-38]), 23 pour l'intérêt des adjuvants (23% [16-30]). L'analyse multivariée montre qu'il existe une association entre le sexe et la proposition du vaccin, les hommes proposent plus le vaccin que les femmes (OR 2,99 [1,05-8,52], p =0,04).
Conclusion : La méconnaissance de la part des médecins généralistes, le manque de temps accordé à la vaccination lors des consultations et la traçabilité du statut vaccinal sont les freins principaux à la vaccination. Nos résultats soulignent la nécessité de médiatisation auprès des médecins généralistes et de la population cible afin d'améliorer la couverture vaccinale du vaccin contre le pneumocoque.
Mots-clés libres : vaccination, médecin généraliste, pneumocoque .
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