Thèse d'exercice
Développement et validation de méthodes pour le biomonitoring de perturbateurs endocriniens chez la femme enceinte
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Les perturbateurs endocriniens (PE) sont présents dans notre vie quotidienne, comme c’est le cas pour le Bisphénol-A (BPA), ses dérivés chlorés (Clx-BPA) et les parabènes (PB). Ils agissent pour de très faibles doses, leurs effets peuvent être potentialisés suite à une exposition à des mélanges et de nombreuses affections chez l’enfant et l’adulte sont associées à une exposition in utero à ces molécules. Plusieurs études ont évalué l’exposition de femmes enceintes à des mélanges de PE au moyen de dosages dans les urines et le colostrum, mais aucune n’inclut les Clx-BPA dans le mélange. Ce travail avait pour objectif de développer des méthodes d’analyses ultrasensibles permettant de doser les fractions non conjuguées des PB (i) dans les urines (ii) et le colostrum, complémentaires des méthodes existantes pour le dosage des fractions non conjuguées du BPA et des Clx-BPA déjà maîtrisées dans ces deux matrices au sein de notre équipe de recherche. L’ensemble de ces méthodes a été validé sur des échantillons provenant de la cohorte périnatale EDDS (Endocrine Disruptor Deux-Sèvres).
Nous avons quantifié les formes non-conjuguées du BPA, des Clx-BPA et des PB dans les urines de 100 femmes collectées durant le deuxième et le troisième trimestre de la grossesse ainsi que dans 30 colostrums. Les échantillons ont été analysés par chromatographie liquide ultra-haute performance couplée à la spectrométrie de masse en tandem.
Nos méthodes ont été rigoureusement validées dans les urines et le colostrum (fidélité et justesse étaient respectivement comprises entre 1,5% et 19,0% et entre -15,2% et 9,6%). Au moins l’un des PE recherchés était détecté dans les urines de chaque participante et la totalité était présente dans respectivement 3 et 4 échantillons durant le deuxième et le troisième trimestre de la grossesse. Le méthylparabène était le PE le plus détecté à la fois dans les urines (97,5%) et le colostrum (90%). Le BPA était détecté dans 48% des urines et 57% des colostrums et les Clx-BPA étaient les PE les moins présents dans ces matrices biologiques. Les différences de concentrations urinaires suivant le trimestre de la grossesse n’étaient pas significatives, à l’exception du monochlorobisphénol-A.
Ce travail propose des méthodes analytiques fiables pour mesurer l’exposition aux PE étudiés et souligne l’importance du dosage de formes non-conjuguées de mélanges de PE dans les matrices biologiques pendant la grossesse.
Mots-clés libres : santé environnementale, perturbateurs endocriniens, grossesse, bisphénol-A, dérivés chlorés du bisphénol-A, parabènes.
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