Thèse d'exercice
Étude Wean Sleep 2 : impact de la qualité du sommeil sur l'échec d'extubation chez les patients de réanimation à haut risque de réintubation
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Introduction : Le sommeil des patients de réanimation présente de nombreuses altérations dont certaines très spécifiques. Certaines études impliquent ces altérations dans un sevrage de la ventilation mécanique plus long mais leur impact sur l'échec d'extubation n'a jamais été étudié. L'objectif de cette étude était donc d'évaluer l'impact de la qualité de sommeil sur l'échec d'extubation dans une population à haut risque de réintubation.
Matériel et méthode : Il s'agissait d'une étude prospective monocentrique physiologique sur des patients de réanimation médicale de l'hôpital de Poitiers. Ont été inclus les patients de réanimation ventilés depuis au moins 24h et présentant l'un des critères suivant : âgé d'au moins 65 ans, antécédent de cardiopathie et/ou de pathologie respiratoire chronique, ventilation mécanique de plus de 7 jours. Après avoir exclu les patients dont les conditions neurologiques ou générales pouvaient altérer l'évaluation du sommeil, une polysomnographie a été réalisée après extubation. Le temps total de sommeil et ceux des différents stades ainsi que la présence de sommeil atypique et de veille pathologique, et la réactivité éléctroencéphalographique ont été évalués par un neurophysiologiste en aveugle. De même, le syndrome confusionnel, la faiblesse musculaire acquise en réanimation ont été recherchés et les paramètres respiratoires spirométriques enregistrés.
Résultats : Entre novembre 2015 et aout 2017, 53 patients ont été inclus et analysés dont 8 (15%) dans le groupe échec d'extubation. 43 patients (81 %) présentaient un sommeil de mauvaise qualité, 42 patients (77%) une absence de REM. Aucune différence n'a été retrouvée entre les groupes succès et échec d'extubation concernant le taux de patients présentant un sommeil de mauvaise qualité (n=7, 88 % versus n= 36, 80% ; p > 0,99). Le groupe de patients réintubés était associé à une plus grande fréquence de faiblesse musculaire acquise en réanimation (75% versus 24%, p= 0,004) et à une durée de stade 3 plus importante (31min (10-41min) versus 2min (0-27min), p=0,005).
Conclusion : Dans cette étude sur une population de patients de réanimation à haut risque d'échec d'extubation, la qualité du sommeil et ses altérations ne semblent pas avoir d'impact sur la survenue de la réintubation. Cependant, la fréquence élevée de ces altérations notamment l'absence de REM semble spécifique de la population de patient sélectionnée.
Mots-clés libres : réanimation, sommeil, échec d'extubation, sommeil atypique, REM.
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