Thèse d'exercice
Représentation de la sédation en contexte palliatif par les infirmières
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Introduction : L'instauration d'une sédation en contexte palliatif repose sur une discussion collégiale conformément à la législation de février 2016. Or, il existe à ce jour peu d'étude s'intéressant aux représentations des infirmières réalisant cette thérapeutique en dehors de services de soins palliatifs et de réanimation.
Objectifs : L'objectif principal de notre étude est d'évaluer les représentations de la sédation en contexte palliatif par les infirmières. Les objectifs secondaires sont l'évaluation des difficultés ressenties, de l'impact émotionnel et du questionnement éthique qui découlent de son instauration. Les connaissances théoriques seront également évaluées.
Méthode : Nous avons réalisé une étude qualitative multicentrique, par entretiens semi-dirigés, auprès d'infirmières exerçant au sein de services d'oncologie et de médecine polyvalente du Poitou-Charentes. Une analyse thématique sémantique des entretiens a ensuite été réalisée après triangulation des données.
Résultats : 12 infirmières ont été interrogées du 25 novembre 2017 au 1er février 2018, dont 4 exerçant en CHU. La sédation apparaît être pour la majorité des soignantes une bonne thérapeutique en cas de symptôme réfractaire, plus particulièrement en cas de souffrance psychique. La distinction avec un acte euthanasique est perçue pour 10 infirmières, toutefois neuf pensent raccourcir l'espérance de vie par cette thérapeutique. Nous avons pu également mettre en lumière une confusion entre pratique anxiolytique et sédation, l'intentionnalité du prescripteur n'étant pas toujours explicitée. Le manque de discussion précédant son instauration et son caractère prolongé dans le temps sont des facteurs de mauvais vécu. La titration est peu connue, témoignant d'une mauvaise diffusion des référentiels dans les services, et est le plus souvent mal vécue par les infirmières l'exerçant.
Discussion : Est mis en valeur dans cette étude, le rôle favorable de la formation sur les connaissances pratiques de la sédation et sur son bon-vécu. Toutefois, le caractère hétérogène des formations non-professionnalisantes et l'absence d'intégration dans un projet de service participent à leur non-reconnaissance institutionnelle. La mise en place d'une sédation suscite chez les infirmières une mise en tension entre autonomie du patient, principe de bienfaisance et de non-malfaisance, source parfois « d'indignation morale ». Pourtant, le caractère éthique de cette tension n'est pas perçu par les soignantes. Cette étude témoigne donc de l'intérêt de développer la bioéthique au sein des services hospitaliers comme aide à la réflexion dans le soin. La collégialité et la reconnaissance mutuelle entre équipes médicale et paramédicale sont à valoriser. En outre, la réalisation de la titration serait facilitée par sa réalisation en binôme médecin-infirmière et l'aménagement d'un temps dédié. De plus, la mise en place de protocole, en explicitant le processus décisionnel, apparaissent être une aide à la distinction entre anxiolyse et sédation.
Mots-clés libres : sédation palliative, représentations, infirmières, loi Claeys-Léonetti, impact émotionnel, connaissances, vécu, éthique.
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