Thèse d'exercice
État des lieux des pratiques de prise en charge de la ménopause par les médecins généralistes de l'ex région Poitou-Charentes
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Introduction : L'augmentation de l'espérance de vie a pour conséquence d'allonger la période post-ménopausique, ce qui influe sur la qualité de vie et la morbi-mortalité des femmes. L'arrêt prématuré de l'étude américaine WHI en 2002, a eu un retentissement médiatique et médical considérable dans le monde, modifiant la prise en charge de la ménopause en France. L'absence d'essai thérapeutique concernant la prescription d'un THM tel qu'il est prescrit en France, a eu pour conséquence d'entretenir un climat alarmiste, et de ne plus pouvoir répondre clairement à cette problématique, même lorsque la ménopause se complique d'un syndrome climatérique invalidant. C'est dans ce contexte que nous avons tenté de faire un état des lieux de la prise en charge de la ménopause par les médecins généralistes de l'ex région Poitou-Charentes, quinze ans après la publication de l'étude WHI.
Matériel et méthodes : Une étude observationnelle transversale a été menée du 19/04/2017 au 12/07/2017. Elle a été réalisée à l'aide d'un questionnaire anonyme auto-administré par e-mail auprès des médecins généralistes de l'ex région Poitou-Charentes, appartenant à la base de données e-santé.
Résultats : Sur les 584 médecins contactés, 100 réponses ont été obtenues soit 17,12% et 89 questionnaires ont été inclus. 92,1% d'entre eux diagnostiquaient correctement la ménopause et respectivement 66,3% et 12,4% l'abordaient souvent à toujours en consultation avec une patiente en âge d'être en péri et/ou ménopause. 60,1% des médecins interrogés introduisaient le THM chez une patiente présentant une indication au traitement telle que définie par la HAS. Les freins à la prescription étaient : le manque d'habitude de prescription pour 66,7%, les connaissances limitées pour 28,6%, le manque d'information claire pour 33,3%, et une balance bénéfices-risques négative pour 38,1% des médecins interrogés. Les médecins ayant participé à une FMC sur le sujet abordaient plus la ménopause en consultation (p=0,015) et ceux ayant une formation en gynécologie introduisaient plus le THM (p=0,020). Les praticiens n'exerçant pas avant 2003 abordaient moins la ménopause (p=0,0074) et introduisaient moins le THM (p=0,003).
Conclusion : Les jeunes générations de médecins généralistes prennent moins en charge la ménopause depuis la publication des nouvelles recommandations en 2003. Une étude thérapeutique sur le THM tel qu'il est prescrit en France semble nécessaire, ainsi qu'une meilleure formation des étudiants en médecine pour améliorer la prise en charge de la ménopause dans sa globalité.
Mots-clés libres : ménopause, WHI, THM.
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