Thèse d'exercice
Impact d'une hospitalisation en médecine interne sur les traitements chroniques des patients : étude prospective menée au Centre Hospitalier Nord Vienne de Châtellerault en 2016
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Introduction : La polymédication est souvent légitime, mais parfois inappropriée, et dans tous les cas, comporte des risques d'interactions médicamenteuses avec effets indésirables. L'hospitalisation, évènement souvent inévitable dans la vie d'un individu, est propice à des changements dans les traitements chroniques des patients. Beaucoup d'études ont été réalisées dans des services gériatriques. Notre étude a évalué ces modifications dans un service de médecine interne.
Matériel et méthodes : Nous avons inclus 114 patients, âgés en moyenne de 70 ans, hospitalisés dans le service de médecine interne du centre hospitalier de Châtellerault entre le 1er juillet et le 30 septembre 2016. Nous avons comparé les ordonnances d'entrée et de sortie en classant les modifications selon qu'ils s'agissent d'arrêts, d'introductions ou de modifications de posologie d'un traitement chronique. Nous avons ensuite vérifié la présence de l'explication de ces changements dans les comptes rendus d'hospitalisation. Enfin, nous avons observé le maintien des modifications par le médecin généraliste à 2 mois de leur séjour hospitalier.
Résultats : 61% des patients ont subi des changements de leur traitement chronique à l'occasion de leur hospitalisation. Ce taux était encore plus élevé chez les patients de 75 ans et plus : 71%. Il s'agissait d'arrêts de médicament dans la moitié des cas. La classe des médicaments cardiovasculaires a été la plus impactée par les arrêts (39% des arrêts), surtout chez les personnes âgées. Les médicaments les plus introduits étaient les antidiabétiques (22% des introductions) puis les médicaments du sang et des organes hématopoïétiques (17%), surtout les antianémiques (10%). Cette réévaluation a diminué de façon significative le nombre de prescriptions chez les patients de 75 ans et plus, passant de 6,2 à 5,7 (p=0.0434). Cependant, seuls 78% des changements étaient explicités dans le compte rendu hospitalier. Les benzodiazépines étaient la classe qui subissait le plus de modifications non expliquées. 89% des changements thérapeutiques étaient suivis par le médecin généraliste lors de l'évaluation 2 mois après la sortie. Le maintien était d'autant plus important que les changements étaient expliqués dans le courrier de sortie (p=0.007).
Conclusion : Cette étude montre que l'hospitalisation est un moment privilégié d'observation qui permet une réévaluation du traitement chronique avec un allègement de l'ordonnance chez les personnes âgées. Nous retrouvons une cohérence des soins entre ville-hôpital assurée par le courrier de sortie. Sa qualité comme outil communiquant est primordiale.
Mots-clés libres : réévaluation, traitement chronique, hospitalisation, médecine générale, médecine interne, ordonnance, compte rendu d'hospitalisation .
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