Thèse d'exercice
Étude des déterminants de la chronicisation des cas de Fièvre Q aiguë : analyse rétrospective multicentrique de 2010 à 2015
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Introduction : La Fièvre Q (FQ) est une zoonose due à Coxiella burnetii. La gravité de cette infection réside principalement dans son évolution vers une forme chronique, avec des formes potentiellement graves et létales.
Objectif : Étudier les déterminants de la chronicisation d'une FQ au décours d'une FQ aiguë, et discuter de l'impact d'une antibioprophylaxie pour prévenir ce risque.
Méthode : Étude de cohorte historique multicentrique réalisée dans 5 centres hospitaliers : CHU de Poitiers et CHRU de Tours, CH de La Roche-sur-Yon, La Rochelle et Niort, du 1e janvier 2010 au 31 décembre 2015. Analyse de l'évolution clinique et sérologique en fonction des facteurs de risque de chaque patient et des éventuels traitements reçus.
Résultats : Cent trente et un dossiers ont été étudiés. Parmi les 109 cas de FQ aiguë, 58 ont eu une évolution simple, 46 cas une ascension sérologique isolée, 5 cas une chronicisation secondaire (endocardite). Parmi ces 5 derniers cas, tous étaient de sexe masculin, aucun n'était immunodéprimé. Un seul était porteur d'une valvulopathie à risque. Trois cas sont survenus précocement après l'épisode aigu (≤ 2 mois).
L'absence d'antibioprophylaxie chez des patients considérés à risque de complication n'a pas eu d'impact négatif sur l'évolution dans la majorité des cas (87.5%). En revanche près de la moitié des patients traités par antibioprophylaxie ont eu des effets indésirables invalidants.
Conclusion : La survenue d'une FQC au décours d'une FQA était exceptionnelle et souvent précoce (3/5), et faisait suspecter une forme chronique d'emblée. Nous n'avons pas mis en évidence de facteurs prédisposants à cette chronicisation. La distinction de FQ aiguë et chronique parait obsolète. Au cours du suivi d'une forme aiguë classique, nous proposons la réalisation d'une ETO et d'un TEP scanner en cas d'ascension sérologique du taux d'IgG de phase I >1600 associée à des signes cliniques et/ou une PCR positive et/ou la présence d'un ACC et/ou en cas de facteurs de risques vasculaires ou valvulaires connus. En l'absence de complications, un suivi doit être poursuivi, clinique et sérologique. Cette attitude permettrait d'éviter une antibioprophylaxie prolongée potentiellement toxique.
Mots-clés libres : fièvre Q aigüe, facteurs de risque de chronicisation, infection persistante focalisée, antibioprophylaxie.
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