Thèse d'exercice
Facteurs prédictifs d'insuffisance pancréatique endocrine et exocrine après résection d'une tumeur pancréatique bénigne
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Introduction Le but de cette étude est d‘évaluer les facteurs de risques d'insuffisance pancréatique endocrine et exocrine persistantes à long terme après résection du parenchyme pancréatique dans une série consécutive de patients chez qui ont été pratiquée une duodénopancréatectomie céphalique (DPC), une splénopancréatectomie gauche (SPG) ou une énucléation dans un centre de référence et pour lesquels l'anatomopathologie objectivait une tumeur bénigne.
Méthodes L'insuffisance pancréatique exocrine était définie par l'apparition de stéatorrhée, d'une malabsorption associée à une perte de poids significative nécessitant une supplémentation enzymatique. L'insuffisance pancréatique endocrine était déterminée par une glycémie à jeun au-delà de 1.26 g/l associé à la nécessité d'un régime pauvre en hydrates de carbone.
L'analyse en régression statistique univariée et multivariée de Cox teste l'association entre insuffisance pancréatique et critères cliniques, biologiques et anatomopathologiques.
Résultats Une cohorte prospective de 92 patients de 2005 à 2016 au Centre Hospitalier Universitaire de Poitiers (France) montre que 48 % des patients ont eu une DPC, 44 % une SPG, 8% une énucléation dans le cadre de tumeurs bénignes. La médiane de suivi est de 68.6 mois +/- 42.4 mois. 54 patients ont développé une IPE et 32 ont présenté un diabète.
Dans le modèle de Cox, un IMC > 28 kg/m², être un homme et présenter un syndrome métabolique était significativement associé à la survenue de diabète. Les facteurs de risques favorisant l'apparition d'IPE étaient : un IMC < 18.5 kg/m² avec une albumine < 35 g/l, une pancréatite chronique pré-opératoire, des marqueurs biologiques d'obstruction biliaire, une tumeur localisée dans la tête du pancréas, et une fibrose pancréatique objectivée durant l'intervention confirmée à l'anatomopathologie. Bénéficier d'une chirurgie pancréatique par SPG ou d'une énucléation était un facteur protecteur d'IPE. Les types histologiques tels que les tumeurs neuro-endocrines de bas grade et les cystadénomes étaient également associés à moins d'IPE.
Conclusion Les patients obèses, de genre masculin, se présentant avec un syndrome métabolique doivent être suivis de manière rapprochée à la recherche d'un diabète, tandis que les patients dénutris, porteurs de tumeurs obstruant la voie biliaire, avec une fibrose pancréatique ou une pancréatite chronique nécessitent spécifiquement un suivi à long terme de la survenue d'IPE.
Mots-clés libres : insuffisance pancréatique endocrine exocrine, postopératoire, tumeur bénigne.
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