Thèse d'exercice
Le patient hémiplégique spastique vasculaire et la toxine botulinique : indication éphémère ou pérenne ? : étude sur 72 patients sur 15 ans
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Introduction : La toxine botulinique est le traitement de référence de la spasticité évoluant sur un mode focal. Or, certains patients spastiques traités par injections de toxine botulinique au long cours, arrêtent les injections. L’objectif principal de notre étude était de montrer si l’arrêt des injections de toxine botulinique pour un autre traitement de la spasticité (chirurgie/orthèse/traitement per os) était plus fréquent lorsque la toxine botulinique est réalisée dans une indication fonctionnelle, que dans une indication de confort/douleur. Concernant nos objectifs secondaires, nous avons souhaité réaliser un suivi, en comparant les paramètres d’injections des patients ayant arrêté les injections de toxine botulinique, à ceux les poursuivant. Au sein du groupe arrêt, nous avons également souhaité comparer le groupe arrêt pour un autre traitement de la spasticité au groupe arrêt pour un autre motif en particulier sur le plan du site d’injection.
Matériel et méthode : Nous avons réalisé une étude rétrospective unicentrique, au Centre Richelieu (La Rochelle). La population était composée de patients hémiplégiques spastiques vasculaires d’origine ischémique ou hémorragique, ayant reçu au moins une injection de toxine botulinique dans une indication de traitement symptomatique focal de la spasticité, dont la première injection a été réalisée entre 2001 et 2013. Le recueil des données a été réalisé par auto-questionnaire et analyse des dossiers médicaux.
Résultats : Notre étude concernait 72 patients. Nous avons pu diviser la population de notre étude en 2 groupes : arrêt (58 patients) et poursuite (14 patients) des injections de toxine botulinique. L’arrêt des injections de toxine botulinique pour un autre traitement de la spasticité n’était pas significativement plus fréquent dans une indication fonctionnelle que dans une indication de confort/douleur (p=0.057). Nos 2 groupes étaient comparables sur le plan de l’âge, du sexe, du type d’AVC, des effets indésirables, de l’indication, du site d’injection, de la corrélation des résultats entre le patient et le prescripteur, du délai AVC-injection, du délai entre injections, et des modalités d’information. Il existait une différence significative entre les 2 groupes sur le plan des attentes dans les suites du geste de toxine botulinique, qui n’étaient pas comparables du point de vue du patient ou du prescripteur (p=0.0339), du nombre d’injections reçues (p=0.003), et de la satisfaction (note : p<0.001 et question p=0.0031). De plus, l’arrêt des injections de toxine botulinique pour un autre traitement de la spasticité était significativement plus fréquent pour une injection réalisée au MI qu’au MS (p=0.013).
Conclusion : La réacquisation d’un MI fonctionnel et ainsi d’une autonomie de déplacement, serait un des principaux objectifs de nos patients hémiplégiques. Il est aujourd’hui fondamental que tout patient présentant une hémiplégie vasculaire spastique résistant à la toxine botulinique, ou au contraire répondant à celle-ci mais ne désirant pas subir des injections au long cours, puisse bénéficier d’une consultation pluridisciplinaire du handicap, au cours de laquelle un bloc moteur pourra être réalisé et une prise en charge personnalisée proposée. Enfin, le temps d’information de nos patients, par formulation d’un contrat d’objectifs est fondamental, réalisant ainsi une alliance thérapeutique indispensable à leur satisfaction et donc au suivi à long terme.
Mots-clés libres : spasticité, toxine botulinique, chirurgie du handicap, hémiplégie, information, aspect médico-économique.
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