Thèse d'exercice
État des lieux de l'utilisation de l'amitriptyline, dans la prise en charge des douleurs neuropathiques, par les médecins de soins palliatifs en France
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Alors que la prévalence de la douleur neuropathique est de 1 à 3% en population générale, elle peut atteindre 19 à 39% chez des patients atteints de cancer. La douleur, source majeure d'altération de la qualité de vie est un axe central de prise en charge des patients en soins palliatifs.
Nous avons réalisé une étude observationnelle descriptive, auprès des médecins exerçants en médecine palliative, entre le 15 avril et le 15 juillet 2016, par l'intermédiaire d'un questionnaire, dont l'objectif principal était d'effectuer un état des lieux de l'utilisation de l'amitriptyline dans la prise en charge des douleurs neuropathiques par les médecins de soins palliatifs en France.
226 participants ont été inclus. Le taux de participation était de 48,6%. 45% des participants exerçaient au sein d'une unité de soins palliatifs (USP), 20% au sein d'une équipe mobile de soins palliatifs (EMSP) et 32% avaient une activité partagée entre une USP et EMSP. 82% utilisent des outils de dépistage de la douleur neuropathique parmi lesquels 92% utilisent l'outil douleur neuropathique en 4 questions.
L'amitriptyline est principalement initiée à une posologie comprise entre 5 et 12,5 mg/jour pour 57,9% de la population. Plus des trois quarts des praticiens (81,5% soit 175) ne dépassent pas une posologie moyenne de 50mg par jour. Elle est principalement administrée par voie orale en une prise quotidienne pour 89% de la population. Bien qu'elle soit moins fréquente, 62% l'utilisent en intraveineux en une prise quotidienne, notamment 63% effectueront un relais de l'amitriptyline par voie intraveineuse chez un patient qui n'est plus en mesure de prendre des traitements par voie orale. Enfin, 44,7% des médecins l'emploient par voie sous-cutanée alors que son utilisation est hors AMM. L'amitriptyline est rarement arrêtée du fait d'une mauvaise tolérance pour 79,1% des praticiens.
Les thérapies combinées associant l'amitriptyline à d'autres molécules dès l'initiation du traitement sont utilisées par 36% des médecins, avec le plus souvent, la prégabaline pour 69,1% d'entre eux.
Notre travail met en évidence de grandes disparités chez les médecins de soins palliatifs, dans la prise en charge des douleurs neuropathiques par l'amitriptyline. La prise en compte de la fragilité des patients et de leurs comorbidités, couplée à une évaluation complète répétée doit permettre au praticien d'adapter sa prescription à la singularité du patient afin de lui permettre le meilleur soulagement possible.
Mots-clés libres : douleur neuropathique, amitriptyline, soins palliatifs.
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