Thèse d'exercice
Analyse des fibres amyéliniques par la biopsie cutanée : étude des corrélations avec la biopsie de nerf périphérique et avec le SUDOSCAN
FrançaisConsulter le texte intégral (format PDF)
Introduction : Les fibres amyéliniques assurent l'innervation de la sensibilité thermo-algique et du système nerveux autonome : leur atteinte est à l'origine des douleurs neuropathiques (DN) et de la dysautonomie. La biopsie cutanée est un examen accessible et réalisé en routine qui explore ces fibres en les quantifiant. La biopsie de nerf sensitif, plus invasive, permet également d'analyser ces fibres amyéliniques mais ne peut être répétée. Enfin, plus récemment, le SUDOSCAN évalue la fonction sudorimotrice de façon rapide et indolore.
Objectifs : Très peu d'études ayant comparé ces techniques en détails, nous avons décidé de rechercher l'existence de corrélations entre la biopsie cutanée et la biopsie de nerf sensitif, et entre la biopsie cutanée et le SUDOSCAN, dans l'analyse des fibres amyéliniques.
Matériel et méthodes : Deux études rétrospectives ont été menées en parallèle. La première chez des patients présentant une polyneuropathie avec des DN associées et pour lesquels il avait été réalisé, dans un même temps et sur la même jambe, une biopsie de nerf sural et des biopsies cutanées (proximale et distale). La deuxième chez des patients souffrant de DN et/ou de dysautonomie pour lesquels une biopsie cutanée (proximale et distale) et un SUDOSCAN avaient été réalisés. Nous avons d'une part comparé la densité des fibres nerveuses sensitives intra-épidermiques (FNIE) en microscopie optique (MO) à la densité des fibres amyéliniques (FAN) dans le nerf en microscopie électronique, et d'autre part comparé la densité des fibres nerveuses autonomiques innervant les glandes sudoripares (FNGS) en MO puis des FNIE aux conductances cutanées électrochimiques (CCE) du SUDOSCAN.
Résultats : Première étude : 33 patients ont été inclus. Il n'a été observé qu'une tendance à la corrélation entre les densités de FNIE et de FAN, et il y avait plus de comptes anormaux dans la peau que dans le nerf. Enfin, des anomalies qualitatives étaient observée dans le nerf chez tous les cas ayant une densité de FAN anormale et dans quatre cas avec une densité normale. Deuxième étude : 63 patients ont été inclus. Une corrélation faible mais significative a été observée entre les FNGS et les CCE, ainsi qu'une concordance significative entre la biopsie de peau et le SUDOSCAN. La corrélation et la concordance étaient moins fortes entre les FNIE et les CCE.
Conclusion : La biopsie de peau et la biopsie de nerf sont complémentaires et ne peuvent se substituer l'une à l'autre. La biopsie de peau semble être un outil intéressant pour le suivi des neuropathies longueur-dépendantes. Le SUDOSCAN est bon moyen d'explorer les fibres amyéliniques autonomiques et apporte des informations sur leur intégrité fonctionnelle, qui n'est pas toujours liée à une perte en fibres. Des marqueurs cutanés plus fonctionnels augmenteraient la performance de la biopsie de peau. Enfin, la biopsie de nerf reste l'examen le plus complet dans l'exploration des fibres amyéliniques (analyse qualitative et quantitative) mais ne sera jamais un outil de suivi.
Mots-clés libres : biopsie cutanée, biopsie de nerf sensitif, SUDOSCAN, fibres amyéliniques, neuropathie.
Menu :
Annexe :
Université de Poitiers - 15, rue de l'Hôtel Dieu - 86034 POITIERS Cedex - France - Tél : (33) (0)5 49 45 30 00 - Fax : (33) (0)5 49 45 30 50
petille@support.univ-poitiers.fr -
Crédits et mentions légales