Thèse d'exercice
Grossesse sous contraception d'urgence : étude rétrospective des cas déclarés au Centre Régional de Pharmacovigilance du CHU de Poitiers
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En France, il existe deux types de contraception d'urgence (CU) : la CU hormonale
avec le lévonorgestrel et l'ulipristal, et la CU mécanique avec le DIU au cuivre. À l’exception
de la CU mécanique qui possède une efficacité « quasi-totale », ces méthodes de
contraception ne sont pas efficaces à 100%. En ce sens, le Centre Régional de
Pharmacovigilance du CHU de Poitiers a reçu des déclarations de grossesse malgré la prise
d'une CU médicamenteuse. Nous avons donc réalisé une étude dont l'objectif dans un 1er
temps, est de décrire cette population qui a eu une grossesse malgré la prise d'une CU
médicamenteuse après un rapport à risque, afin d'identifier d'éventuels facteurs susceptibles
d'expliquer la « non-efficacité » de la CU, et, dans un 2nd temps, de comparer cette
population à celle qui a recours directement à l'IVG.
Il s’agit d’une étude observationnelle, rétrospective, réalisée à partir des cas déclarés
au Centre Régional de Pharmacovigilance du CHU de Poitiers de 2008 à 2014. Nous avons
obtenu un total de 158 cas de grossesse sous CU dont 157 sous lévonorgestrel : il s’agit de
patientes jeunes, majoritairement entre 18 et 24 ans, étudiantes, célibataires, sans enfant,
nées en France et de poids normal en moyenne. Même si elles semblent pour les 3/4 d’entre
elles bien suivies médicalement, la prise d’une contraception régulière ne concerne que 63%
des patientes, et 1/3 avaient des antécédents d’IVG, avec utilisation répétée de la CU. La
prise du lévonorgestrel a lieu en moyenne 32 heures après le rapport à risque, avec la moitié
seulement qui l’utilise dans les 24 heures, à des périodes du cycle menstruel où l’efficacité
est faible pour la majorité d’entre elles et les patientes répètent les rapports non protégés au
cours du même cycle dans la moitié des cas. Nous avons comparé cette population à 92 cas
de patientes ayant eu recours à une IVG sans utilisation préalable de la CU au cours de cette
période. Elles sont plus âgées, célibataires ou en couple, avec des enfants et actives
professionnellement, mieux suivies médicalement et plus nombreuses à posséder une
contraception régulière. Les patientes étrangères utilisent plus naturellement la CU.
Globalement, il est retrouvé, dans cette étude, différents paramètres connus comme
pouvant influencer le taux de réussite de la CU. Il ressort un manque de connaissances liées à
la contraception et plus précisément à la CU. En ce sens, l'éducation à la contraception doit
être renforcée pour améliorer l’utilisation de la CU : le rôle des professionnels de santé y est
central.
Mots-clés libres : contraception d'urgence, pharmacovigilance, efficacité, grossesse, IVG.
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