Thèse d'exercice
Détection des HPV à haut risque comme alternative pour les femmes non adhérentes au dépistage cytologique du cancer du col utérin : Etude pilote sur l’acceptabilité et la faisabilité de l’auto-prélèvement vaginal et du prélèvement urinaire.
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Objectifs : L’objectif de notre étude pilote était de vérifier le niveau d’acceptabilité et de faisabilité par des
patientes de deux types d’auto‐prélèvement vaginal et un prélèvement urinaire destinés à la détection de
papillomavirus à haut risque oncogène (HPV HR). La détection des HPV HR à partir de ces prélèvements
pourrait constituer une alternative à la cytologie de frottis cervico‐utérin (FCU) réalisés dans le cadre du
dépistage du cancer du col de l’utérus pour les femmes n’adhérant pas au FCU. Les objectifs secondaires
étaient de valider le questionnaire associé et tester les performances d’un kit de PCR en temps réel sur les trois
prélèvements proposés.
Matériels et méthodes : Les patientes incluses étaient des femmes travaillant au sein du pôle BIOSPHARM du
CHU de Poitiers, âgées de 25 à 65 ans, intervalle d’âge ciblé par le dépistage du cancer du col de l’utérus. Des
kits (n=105), portant un numéro, contenant une fiche récapitulative concernant la procédure à suivre, une fiche
d’information, un questionnaire et le matériel de prélèvement (pot stérile permettant le recueil d’urines,
écouvillon associé à un milieu de transport pour l’auto‐prélèvement vaginal, dispositif permettant un autoprélèvement
par lavage cervico‐vaginal, le Delphi‐screener®) ont été mis librement à disposition de façon
anonyme à différents sites des services du pôle Biosparm. La détection des HPV a été réalisée par PCR en
temps réel à l’aide du kit Anyplex II HPV28 Detection (Qiagen) sur les trois prélèvements et le questionnaire a
été analysé. Les résultats ont été déposés sous enveloppe dans les différents sites de façon anonyme à l’aide
du numéro d’attribution du kit et récupérées librement par les participantes. Si un HPV HR était détecté dans
l’un des prélèvements, la réalisation d’un FCU de contrôle était recommandée et la transmission des résultats
demandée.
Résultats : Les femmes semblent bien accepter les différents prélèvements proposés par l’étude
majoritairement qualifiés de peu douloureux, peu désagréables, peu gênants et peu difficile à réaliser, et
seraient mêmes plus enclines à réaliser l’un de ces trois prélèvement en lieu et place du FCU dans le cadre d’un
dépistage organisé (60 à 43% des cas contre 18 à 19% des cas). Le FCU apparaît comme le prélèvement le plus
compliqué à réaliser pour la majorité des femmes alors que le recueil d’urine semble celui que les femmes
plébiscitent en alternative au frottis. Dans 17 des 83 kits réceptionnés (soit 20%), un HPV HR au moins a été
détecté. Si l’on ne recherche que les HPV HR de classe 1, 2A et 2B ou les HPV HR de classe 1, 2A et HPV66, cette
prévalence est alors respectivement de 14 et 10%. L’analyse des résultats montre que le prélèvement le plus
contributif pour détecter des HPV HR est l’auto‐prélèvement vaginal par écouvillonnage avec une sensibilité
variable de 88 à 91% pour détecter des HPV HR (contre 64 à 71% pour le Delphi‐screener® et 71 à 74% pour
l’urine). Sur les quatre femmes ayant transmis leur résultat de FCU, trois avaient un FCU normal et la dernière,
un FCU montrant des lésions dysplasiques de bas grade (LSIL). Cependant la colposcopie était négative. Ainsi,
aucun cas de lésion CIN2+ n’a pu être mis en évidence.
Conclusion : Notre étude a donc confirmé les différentes publications démontrant la bonne acceptabilité de
l’auto‐prélèvement vaginal ou du prélèvement urinaire dans le cadre de la recherche d’une infection cervicale
par un HPV HR et a permis de les classer. La détection des HPV HR est plus sensible quand elle est réalisée à
partir de l’auto‐prélèvement vaginal par écouvillonnage. L’intérêt majeur de ces techniques réside dans le fait
qu’elles permettraient d’augmenter la couverture de dépistage et ainsi de contrôler davantage la prévention
du cancer du col.
Mots-clés libres : HPV, human papillomavirus, cancer du col de l'utérus, dépistage, auto‐prélèvement, urine, acceptabilité, PCR en temps réel, génotypage.
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