Thèse d'exercice
Cannabis et risque de schizophrénie chez l'adolescent
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La schizophrénie est une pathologie plurifactorielle, invalidante et sévère. Elle
appartient à la catégorie des psychoses délirantes chroniques. Les symptômes sont multiples
et difficiles à déceler au départ, surtout chez un adolescent. Sa physiopathologie n'est pas
encore complètement élucidée mais il semblerait que des facteurs génétiques,
environnementaux et des dérèglements au niveau cérébral soient responsables de la maladie.
De nombreuses études et enquêtes répertoriées dans cet ouvrage montrent que le
cannabis semble intervenir également dans le développement de la schizophrénie. Il est utilisé
depuis des siècles mais connaît un essor chez les jeunes qui le consomment de plus en plus
précocement et en plus grande quantité. Les effets indésirables sont aujourd'hui bien connus
chez cette population, et peuvent être sévères. Le cannabis agit sur le système
endocannaboinoïde en le déréglant grâce à sa molécule active, le THC, pendant la période
vulnérable qu'est l'adolescence.
C'est durant cette fenêtre temporelle au cours de laquelle de nombreux changements
s'effectuent, et de par son action sur le système ecB impliqué dans la schizophrénie, que le
cannabis peut jouer un rôle dans la déclaration de cette psychose chez l'adolescent. Il
intervient sur diverses fonctions et tissus cérébraux en modifiant leurs fonctionnements. Le
cannabis est responsable de psychoses induites identiques aux symptômes de la schizophrénie
mais réversibles, qui peuvent parfois être le point de départ d'une psychose chronique.
Le risque d'apparition des troubles est significativement augmenté s'il est consommé
très tôt (avant 14 ans), pendant un certain temps (au moins 6 ans) et si la dose est forte. Les
taux de THC ne cessent d'augmenter dans les nouvelles variétés cultivées et de nouveaux
cannabinoïdes de synthèse commencent à se développer. Ces nouveaux facteurs semblent
également induire la survenue de nouvelles psychoses. La schizophrénie chez un adolescent
est plus invalidante, les symptômes sont plus sévères, la réponse au traitement
antipsychotique plus faible et l'observance diminuée.
La prévention de la consommation de cannabis chez l'adolescent peine à se développer
en France. Les passages de policiers ou de formateurs dans les collèges et lycées restent
insuffisants. La répression demeure forte et les aides et suivis de ces jeunes consommateurs
sont peu développés.
La place du professionnel de santé dans cette prévention est floue. Les médecins ne sont pas
réellement impliqués dans cette lutte, et le pharmacien y est malheureusement absent.
Mots-clés libres : cannabis, adolescent, schizophrénie.
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