Thèse d'exercice
Prise en charge thérapeutique de la dépendance à la cocaïne, place des antiépileptiques
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La dépendance à la cocaïne est un trouble qui apparaît rapidement et de façon progressive. Cette pathologie entraîne de nombreuses conséquences sur le plan psychiatrique, psychologique, cognitif et social. Le traitement de cette dépendance, comme pour toutes les autres, a deux grands axes : médicamenteux et psychothérapeutique.
Alors qu’il existe de nombreux traitements médicamenteux reconnus et utilisés depuis plusieurs années pour la dépendance à l’alcool, au tabac ou aux opiacés, aucun traitement pour l’addiction à la cocaïne n’a reçu d’AMM malgré plus de 15 ans d’essais cliniques, principalement américains, à base d’antidépresseurs, d’agents agissant directement sur la dopamine et d’antiépileptiques. Dans l’idéal, les médicaments présentant le plus grand intérêt seraient ceux capables de supprimer les phénomènes neurobiologiques provoqués par la consommation, régulière, excessive et prolongée de cocaïne, comme l’euphorie, la dysrégulation du plaisir, le sevrage et le « craving ».
Sur le plan psychothérapeutique, les thérapies comportementales telles que la thérapie cognitive, les entretiens motivationnels, le « drug counseling » et les thérapies psychodynamiques ont fait preuve de leur efficacité. De nombreux médicaments du fait de leur mode d’action et de l’avancée de la compréhension des mécanismes d’action de la cocaïne, ont été testés ou sont en cours d’études. Parmi ceux qui sortent du lot il y a : la dextro-amphétamine, le modafinil, la N-acétyl-cystéine, le baclofène, l’aripiprazole, le bupropion, le disulfiram, la L-dopa carbidopa et surtout les antiépileptiques.
Parmi les antiépileptiques testés il y a la gabapentine, le topiramate, la tiagabine, le valproate, et la vigabatrine. L’activité dopaminergique est modulée par un neuromédiateur inhibiteur : le GABA. C’est de cette activité que dépendent les effets de la cocaïne. Le système gabaergique constitue une cible thérapeutique de choix pour le traitement de la dépendance à la cocaïne. Les antiépileptiques augmentent les taux de GABA cérébraux, facilitent la neurotransmission GABAergique et inhibent l'activité glutamatergique des récepteurs AMPA / kaïnate.
Ainsi, de par leurs mécanismes d’actions, les antiépileptiques offrent une voie intéressante et prometteuse dans le traitement de la dépendance à la cocaïne.
Mots-clés libres : cocaïne, dépendance, craving, traitements, antiépileptiques.
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