Thèse d'exercice
Substances toxiques d'origine végétale présentes dans le miel. A partir de deux exemples : les alcaloïdes pyrrolizidiniques et les grayanotoxines
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Le miel est un produit naturel obtenu par la maturation du nectar prélevé par les abeilles sur les fleurs. Le miel est depuis longtemps utilisé par les hommes comme aliment, mais aussi comme remède. Cette solution, composée à près de 80% de sucre et de 15 à 20% d’eau, renferme des métabolites secondaires synthétisés par les plantes. Ces substances sont en partie responsables des propriétés antibactériennes, cicatrisantes et anti-inflammatoires attribuées au miel. Si les miels peuvent contenir des substances naturelles bénéfiques pour l’homme, ils peuvent également renfermer des substances toxiques comme les alcaloïdes pyrrolizidiniques et les grayanotoxines.
Les alcaloïdes pyrrolizidiniques sont des métabolites secondaires biosynthétisés principalement par les plantes de la famille des Asteraceae, des Boraginaceae et des Fabaceae. Ces métabolites sont à l’origine des effets toxiques chez l’homme retrouvés à la suite de la consommation de tisane et ou de salade mais également de produits dérivant d’animaux comme le lait, les oeufs ou le miel. Les effets toxiques se manifestent principalement par des troubles hépatiques caractérisés par le syndrome veino-occlusif du foie qui peuvent apparaître pour une exposition de 15μg/kg de masse corporelle et par jour. Des études ont mis en évidence la présence de ces toxines dans certains miels du commerce, pour des concentrations proches de 1 μg/kg. En se basant sur la consommation moyenne européenne de miel, la dose d’alcaloïdes pyrrolizidiniques absorbée serait de 3,9 .10-3 μg/j. Ces teneurs restent suffisamment faibles pour ne pas dépasser la dose tolérable de 0,007 μg/kg/jour (soit 0,49 μg/j chez un adulte) définie par l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments. Les données restent cependant insuffisantes pour évaluer les effets génotoxiques de ces miels.
Les Grayanotoxines sont des dérivés diterpénique synthétisés par certaines plantes de la famille des Ericaceae. Cinq plantes de cette famille sont à l’origine du « miel fou ». Seules les grayanotoxines I, II et III ont été identifiées dans ces miels, qui proviennent principalement des régions côtières de la Mer Noire en Turquie et des montagnes de l’Himalaya. Ces miels traditionnellement utilisés comme remèdes, sont à l’origine d’intoxications caractérisées par une bradycardie sinusale et de l’hypotension. Ces symptômes apparaissent généralement dans les heures qui suivent la consommation de quelques dizaines de gramme de « miel fou ». La prise en charge par 0,5 à 2 mg d’atropine permet généralement un rétablissement du patient dans les 48h après le début des premiers symptômes.
Ces deux métabolites secondaires sont tous les deux toxiques pour l’homme mais les risques restent limités pour les consommateurs d’une part parce que les concentrations en alcaloïdes pyrrolizidiniques dans le miel sont faibles, et d’autre part parce que les miels de grayanotoxine sont rares et non commercialisés sur le marché.
Mots-clés libres : miel toxique, zlcaloïde pyrrolizidinique, syndrome veino-occlusif hépatique, grayanotoxines, ericaceae, miel fou.
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