Thèse d'exercice
Evaluation des pratiques des médecins généralistes face aux infections urinaires à entérobactéries productrices de bêta lactamases à spectre élargi en 2014
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Introduction : Nous assistons depuis une dizaine d'année à l'émergence des entérobactéries
productrices de bêta-lactamases à spectre élargi (E-BLSE) en milieu communautaire,
rencontrées principalement lors d'infections urinaires. Les médecins généralistes interviennent
en premier recours lors de ces infections. L'objectif de notre étude est d'évaluer leurs pratiques,
afin de mettre en lumière les difficultés qu'ils peuvent présenter lors de la prise en charge des
infections urinaires à E-BLSE.
Matériel et Méthode : Nous avons réalisé cette étude rétrospective en colligeant tous les
examens cytobactériologiques des urines (ECBU) ayant isolé une E-BLSE et prescrits entre le
01/01/2014 et le 02/07/2014 par les médecins généralistes, à partir de données provenant de 2
laboratoires d'analyses médicales. Nous avons recueilli à travers un questionnaire en ligne : les
antécédents du patient, la situation clinique dans laquelle a été réalisé l'ECBU, l'antibiothérapie
prescrite en probabiliste ou de façon documentée, les mesures associées et le ressenti du
médecin généraliste. Les antibiothérapies prescrites ont été analysées en utilisant comme
référentiel les recommandations de prise en charge des infections urinaires de 2008.
Résultats : La sécrétion de BLSE concerne 2,1% des souches d'entérobactéries isolées. La
prévalence des infections urinaires à E-BLSE est estimée à 1,7%. Nous avons inclus 90 patients,
dont l'âge moyen est de 70 ans. Soixante huit pourcents avaient été hospitalisés dans l'année
précédant l'infection et/ou avaient bénéficié d'une antibiothérapie dans les 3 mois précédents.
Les cystites représentaient 54% des situations, les patients asymptomatiques 24% et les
prostatites aiguës 16%. Cinquante patients (56%) ont été traités de façon probabiliste, 35 (39%)
après documentation microbiologique, et 5 (5%) ont été hospitalisés. L'antibiothérapie mise en
place était conforme en terme de choix de la molécule dans 60% des cas. Les 3 principales
raisons retrouvées à l'origine des 36 (40%) prises en charge non conformes étaient : une
antibiothérapie injustifiée, une antibiothérapie dont le spectre n'était pas adapté ou une
antibiothérapie dont les propriétés pharmacocinétiques et pharmacodynamiques ne convenaient
pas au type d'infection. Les patients ont été informés qu'ils étaient porteurs d'une bactérie
multirésistante dans 49% des cas. Un avis spécialisé améliore la prise en charge de manière
significative (p=0,01), 20% des médecins y ont eu recours. Une difficulté a été ressentie par le
médecin dans 33,3% des cas et 78% d'entre eux souhaiteraient disposer d'une information et
d'une aide quant au traitement de ces infections.
Conclusion : La prise en charge des infections urinaires à E-BLSE en médecine générale est un
problème d'actualité et peut être optimisée. Des moyens doivent être mis en oeuvre pour aider
les praticiens. Une collaboration entre médecins généralistes, biologistes et infectiologues
semble essentielle pour améliorer la prise en charge de ces infections afin de développer le
concept de moindre usage des antibiotiques.
Mots-clés libres : bêta-lactamases à spectre élargi, infections urinaires, évaluation des pratiques, médecine générale, bon usage.
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