Thèse d'exercice
Caractéristiques épidémiologiques et virologiques des personnes vivant avec le VIH sous traitement antirétroviral depuis plus de six mois en échec thérapeutique
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Introduction : La cascade de prise en charge des patients vivants avec le VIH (PVVIH)
montre qu'en France 8% des patients traités par antirétroviraux (ARV) depuis au
moins 6 mois n'atteignent pas l'objectif premier d'avoir une charge virale indétectable.
Nous avons donc voulu analyser les caractéristiques épidémiologiques et
virologiques des PVVIH du COREVIH Centre Poitou-Charentes en échec
thérapeutique.
Méthode : Nous avons conduit une étude observationnelle multicentrique,
cas/Témoin au sein de 4 services de prise en charge de PVVIH du COREVIH Centre
Poitou-Charentes (Poitiers, Tours, Orléans, La Rochelle) du 1er novembre 2013 au 1er
Mai 2014. Les cas étaient des patients adultes traités par ARV depuis au moins 6
mois et en échec thérapeutique (défini par une charge virale > à 50 copies/ml 2 fois
consécutives ou >200copies/ml une fois). Les contrôles étaient des patients adultes
traités par ARV depuis au moins 6 mois et en succès thérapeutique (défini par une
charge virale indétectable à moins de 50 copies/ml depuis au moins 1 an). Chaque
cas était apparié à 3 contrôles vus la même semaine et par le même praticien. La
cause de l'échec thérapeutique était définie comme virologique lorsque le génotype
montrait au moins 2 ARV résistants (selon l'algorithme de l'ANRS) au traitement du
patient, comme due à l'inobservance lorsque le génotype ne montrait pas de
résistance aux ARV du patient et que les concentrations d'ARV étaient en dessous
des limites de quantification, et comme inconnue ou d'origine pharmacologique
lorsque la charge virale était inférieure à 200 copies/ml ou que le génotype ne
montrait pas de résistance aux traitement du patient et que les concentrations d'ARV
étaient suboptimales.
Résultats : Parmi les 1833 PVVIH vus pendant la période d'étude, 73 (4,1%) étaient
en échec thérapeutiques. Soixante patients ont été inclus, 41/19 sex ratio, âge
moyen 46,2 ans. Au moment de l'échec les patients avaient en moyenne 436
CD4/mm3 et 36 880 copies/ml de charge virale. En analyse univariée, les patients en
échec thérapeutique étaient plus jeune (cas =46.2 ans [17-75] témoins= 49.7 [20-75];
p = 0.06), plus souvent d'origine Africaine (cas=30 % témoin= 18,3 %; p = 0.08),
avec un contexte socio-économique précaire (cas= 52.5 % témoin= 35 %; p = 0.009).
La cause de l'échec thérapeutique était l'inobservance thérapeutique dans 53.3%,
pharmacologiques ou inconnue dans 32% et liée à une résistance dans 15%. Parmi
les 42 génotypes obtenus, la résistance à au moins un ARV par Classe
thérapeutique était observée chez 59.5 % des PVVIH. Le risque de transmission d'un
virus résistant était de 2.4 %.
Conclusion : Dans notre cohorte, l'échec thérapeutique était plus fréquent chez les
patients jeunes, précaires et originaires d'Afrique, et l'inobservance des ARV était la
principale cause. Pour améliorer la cascade de prise en charge et notamment le
pourcentage de patients indétectables sous ARV, nous devons renforcer
l'observance de nos patients mais aussi renforcer la prise en charge sociale.
Mots-clés libres : antirétroviraux, inobservance thérapeutique, échecs virologiques, résistances virologiques, VIH.
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