Thèse d'exercice
Étude de la colonisation des dérivations ventriculaires externes (DVE) et de son incidence sur la survenue d'infections cérébro-méningées
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Introduction : La dérivation du liquide céphalo-rachidien est largement utilisée en
réanimation neurochirurgicale. Elle se complique, en moyenne, dans 8% des cas, d'une
infection cérébro-méningée aggravant la morbidité. Par analogie aux cathéters veineux
centraux, la colonisation des DVE précède probablement l'infection mais peu d'études s'y
sont intéressées. L'objectif principal de cette étude était d'évaluer la colonisation bactérienne
des DVE. Les objectifs secondaires étaient de déterminer l'incidence des infections cérébroméningées
et les facteurs associés à la survenue de cette complication.
Matériels et Méthodes : Après accord du CPP et recueil de leur non-opposition, les patients
porteurs d'une DVE étaient inclus sauf s'ils présentaient une méningite préexistante ou s'ils
décédaient avant la 48ème heure. Lors de l'ablation de la DVE, un prélèvement de LCR, un
bilan biologique (NFS, biochimie) et la mise en culture du cathéter étaient réalisés. La
colonisation était définie par l'isolement d'une bactérie à la culture du cathéter pour un seuil
>1000 UFC/ml et l'infection par une culture positive de LCR quel que soit le seuil et/ou une
hypoglycorachie (glycorachie < 0,6 g/l ou ratio glycorachie/glycémie < 0,5). Les patients
étaient répartis en deux groupes : avec infection méningée (I-DVE) et sans infection (NIDVE).
Les résultats sont exprimés en médiane [interquartiles]. Les variables qualitatives
étaient comparées par le test de Mann-Whitney et les variables catégorielles par le test de
Fisher.
Résultats : 79 patients (âge 58 ans [46-65] ; SAPS II 49 [39-54] ; durée de séjour 27j [18-42])
étaient porteurs de 88 DVE posées dans 89% des cas pour hydrocéphalie avec 81%
d'inondation ventriculaire. La durée médiane de dérivation ventriculaire était de 15j [10-19].
L'incidence globale des colonisations de DVE était de 19% et celle des infections cérébroméningées
de 11% (n=10) avec une colonisation dans 88% des cas par des bactéries
saprophytes de la peau. Le taux de colonisation était significativement plus élevé dans le
groupe I-DVE (70% vs 17% (p < 0,05)). Le nombre de DVE par patient était
significativement plus élevé dans le groupe I-DVE (70% vs 14% (p < 0,05)), mais toutes les
infections survenaient lors du 1er drainage. La durée de maintien de la 1ère DVE n'était
significativement pas différente dans les 2 groupes (I-DVE 14j [8-14] vs NI-DVE 13j [9-18]
(p < 0,05)). Dans le groupe I-DVE, les bactéries identifiées dans le LCR et à la culture de
DVE étaient identiques dans 8 cas sur 10. Aucune différence statistiquement significative
n'était retrouvée entre les deux groupes concernant la durée de séjour, la morbidité et la
mortalité (24% NI-DVE vs 30% I-DVE (p < 0,05)) des patients.
Discussion : Dans cette étude, les taux de colonisation des DVE de 19% et d'infections
cérébro-méningées de 11% étaient comparables à ceux retrouvés dans la littérature.
L'infection était, dans 2/3 des cas, liée à une colonisation à des bactéries commensales de la
peau. Ainsi la diminution de la colonisation cutanée pourrait permettre de diminuer
l'incidence des infections de DVE encore trop élevée.
Mots-clés libres : DVE, colonisation, infection, facteurs de risque.
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