Thèse d'exercice
Vécu et ressenti des médecins généralistes dans la prise en charge du patient Alzheimer : étude à partir d'un focus group de 11 médecins généralistes du pays de Saintonge
Français
Travail non accessible
Introduction : En France, les démences touchent environ 856 000 personnes de plus de 65
ans et il y a plus de 225 000 nouveaux cas chaque année. La maladie d'Alzheimer représente
55% des démences. Elle est devenue un problème de santé publique par ses répercussions
familiales et sociales considérables. Mais, ce nombre est sous-estimé.
Objectif : notre objectif est de rechercher ce qui influence la prise en charge du patient
Alzheimer du stade de la plainte mnésique aux périodes diagnostiques et post-diagnostiques
c'est-à-dire au stade de la maladie, mais non pas au stade de la démence avérée.
Hypothèse : le vécu et le ressenti du médecin généraliste influencent sa prise en charge du
patient atteint de la maladie d'Alzheimer.
Matériel et méthode : Nous avons réalisé un focus group auprès de 11 médecins généralistes
du pays de Saintonge.
Résultats et discussion : Notre étude a fait un état des lieux des sentiments et du vécu du
médecin généraliste. Nous avons également pu faire ressortir ses difficultés, du stade de la
plainte mnésique à la prise en charge post-diagnostique. Ces dernières constituent des freins
au diagnostic et à la prise en charge globale. De cette analyse ressort tout d'abord, des
sentiments paradoxaux mêlant anxiété, angoisse et impuissance qui contrastent avec un statut
rassurant de la maladie. Ensuite, des questionnements d'ordre moral dans des situations
spécifiques amènent le médecin généraliste à temporiser la démarche diagnostique. Enfin,
des difficultés dans la prise en charge socio-environnementale et des problèmes relationnelles
peuvent naître dans ce système où intervenants et interlocuteurs sont nombreux.
Conclusion : En réponse à ces difficultés, nous proposons d'améliorer la communication et
relation médecin-malade par des groupes Balint, par la supervision de la pratique ou encore
par la mise à contribution de la personne de confiance. Une autre suggestion serait
d'améliorer l'image de la maladie d'Alzheimer et du ressenti du médecin pour dépasser ce
sentiment d'échec et d'impuissance par des thérapies personnelles. Enfin, il semblerait
propice de rompre la solitude et l'isolement du médecin généraliste grâce à des colloques
entre généralistes, spécialistes ou médecins des centres de mémoire. Notre dernière
proposition consisterait à réaliser une étude quantitative dans le but de valider statistiquement
nos résultats et de connaitre la proportion exacte de médecins se trouvant dans ces situations.
Mots-clés libres : maladie d’Alzheimer, médecin généraliste, vécu et ressenti, focus group, sousdiagnostic.
Introduction: In France, dementias affect about 856,000 over-65 people and there are more
than 225,000 new cases every year. The Alzheimer's disease accounts for 55% of dementias
and has become a public health issue because of its considerable family and social
consequences. However, this number is being underestimated.
Objective: Our aim is to search for what is influencing the care of the Alzheimer patient from
the memory complaints stage to the diagnostic and post-diagnostic phase; that's to say, at the
phase of the disease and not at the dementia stage.
Hypothesis: The general practitioner's experiences and feelings affect his Alzheimer's
suffering patient management.
Material and method: We have carried out a focus group with 11 general practitioners from
the “pays de Saintonge”.
Results and discussion: Our study allowed us to make an assessment of the doctor's feelings
and experiences. Also, we were able to highlight his difficulties, from the memory
complaints stage to the post-diagnostic management. Those problems represent a brake on
under-diagnostic and on the global care. Firstly, from our analysis, paradoxical feelings
mixing anxiety, mental distress and powerlessness contrast with the reassuring status of the
disease. Secondly, moral questionings during specific situations cause the doctor to
temporize the diagnostic process. Then, there are the hardships of the socio-environmental
management and finally the relational problems which may appear in this system with many
stakeholders and interlocutors.
Conclusion: In response to these difficulties, we propose to improve doctor and patient's
relationship and communication by Balint groups, the practice supervision or by the
trustworthy person's help. Another suggestion would be to improve the image of the
Alzheimer disease and the doctor's feelings thanks to individual therapies. Moreover, we
suggest destroying the loneliness and isolation of the general practitioner by means of
colloquium between generalists, specialists or doctors from memory centers. Our last
proposition is to do a quantitative study to confirm our results statistically as well as to know
the exact proportion of doctors in this situation.
Keywords : Alzheimer's disease, general practitioner, experiences and feelings, focus group, under-diagnostic.
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