Thèse d'exercice
Évaluation du décret de juin 2010 concernant le statut de l'interne enceinte : enquête sur le stage en surnombre auprès d'internes de médecine générale
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Introduction : En 2010, un nouveau décret précisait les conditions de stage en surnombre pour les internes enceintes. Deux ans après, il paraissait intéressant de réaliser une évaluation de la situation sur le terrain et de l'impact d'une grossesse pendant le diplôme d'études spécialisées de médecine générale sur la formation de l'interne.
Matériel et méthode : Lors du semestre d'hiver 2012/2013, une première enquête a été effectuée auprès des syndicats des internes de médecine générale de toutes les facultés de France métropolitaine, pour évaluer l'organisation des stages des internes enceintes. En octobre 2012, une deuxième enquête déclarative, a été réalisée auprès des internes de médecine générale de deux facultés (Poitiers et Tours). Enfin, en octobre 2013, 16 entretiens téléphoniques ont été réalisés auprès des internes, faisant partie de la deuxième enquête, ayant vécu une grossesse.
Résultats : Le taux de participation des syndicats était de 100%. L'harmonisation des pratiques était totale, concernant la possibilité d'accéder à un stage en surnombre. Dans huit facultés, l'accès à ce type de stage était plus complexe et pouvait aboutir à un stage non choisi par l'interne. Pour 14 facultés, les terrains de stage n'étaient pas tous accessibles lors d'un surnombre. Enfin, sept facultés avaient choisi de reclasser les femmes ayant invalidé un semestre pour grossesse et n'étaient donc pas en conformité avec la législation. Parmi les 397 internes de Tours et de Poitiers, 26 femmes avaient vécu ou vivaient une grossesse. Les internes étaient 88% à dire que le déclassement, tel que la loi le prévoit n'était pas satisfaisant. Une interne sur cinq avait ressenti un impact négatif de sa grossesse sur sa formation. Lors des entretiens, le déclassement a été décrit comme injuste et délétère pour la formation de certaines internes, en amoindrissant leur choix de stage.
Conclusion : La réforme de 2010 a permis une harmonisation totale des conditions de stage en surnombre. Néanmoins, des améliorations sont encore à apporter. Il faudrait que tous les terrains de stage soient accessibles. Le déclassement, qui est discriminant et préjudiciable pour la formation de certaines internes, devrait être modifié.
Mots-clés libres : médecine générale, interne, grossesse, législation, déclassement, formation, internat, surnombre.
Introduction: In 2010, a new decree specified the hospital training shall add extra slots to be filled by pregnant women in proposed general medicine internships. Two years later, it seemed interesting to carry out an assessment of the situation in the field to measure the impact of a pregnancy on the training of residents in general medicine.
Equipment and methods: During the 2012-2013 winter semester, a first study was conducted among the student unions of medicine of all French universities, to assess the organization of internships for pregnant resident in general medicine. In October 2012, a second study was conducted among general medicine residents of two universities (Poitiers and Tours). Finally, in October 2013, 16 telephone interviews were conducted with residents that participated to the 2nd study and had been pregnant.
Results: Participation rate among the unions was 100 %. The harmonization of practices was consistent for the possibility to access an internship with extra slots. In eight faculties, access to this type of training was more complicated and could lead to an internship not chosen by the resident. For 14 faculties, some training sites were not proposed with an internship with extra slots for pregnant women. Finally, seven faculties had chosen to not downgrade the rank of women who invalidated a semester because of a pregnancy and were therefore not in compliance with the legislation. Among the 397 residents of Tours and Poitiers, 26 women were pregnant or had been pregnant during residency. Students were 88 % to disapprove downgrading as provisioned by the Law. One resident out of five has experienced a negative effect of her pregnancy on her training. During the course of interviews, downgrading has been described as unfair and discriminatory to the formation of some residents, because it cancels the efforts made prior to the pregnancy and closes the door to internship otherwise reachable by the resident previous level.
Conclusion: The amendment of 2010 has fully harmonized the status of internship in hospital proposing extra slots. However, improvements are still to be made. All internship shall propose extra slots to be attended by resident who are pregnant during their training and downgrading, which is discriminatory and detrimental to the formation of certain residents, shall not be allowed.
Keywords : general medicine, family medicine, resident, pregnancy, legislation, decommissioning, training, internship, additional, redundant.
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