Thèse d'exercice
Quels sont les freins ressentis par les adolescentes pour aborder la contraception avec leur médecin traitant ? : enquête auprès de seize adolescentes par entretiens semi-dirigés
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Introduction : Depuis décembre 2012, le système français, jusque là « plus curatif que préventif » semble évoluer un peu, en proposant un accès gratuit et anonyme de la délivrance de certains contraceptifs, même si la consultation n'est pas encore prise en charge. Grâce à ses compétences et son accessibilité, le médecin traitant se positionne comme un interlocuteur de choix dans la contraception des adolescentes. Pourtant de nombreuses études montrent que les adolescentes ne pensent pas forcement à avoir recours au médecin traitant pour s'informer et avoir des conseils en matière de sexualité et de contraception. Nous nous sommes intéressés aux freins que les adolescentes pouvaient ressentir pour aborder la contraception avec leur médecin traitant.
Matériel et méthode : Nous avons réalisé une étude qualitative, par entretiens semi-dirigés, auprès de seize adolescentes charentaises âgées de 15 à 18 ans, au sein de cabinets médicaux en 2013. Les données ont été enregistrées puis retranscrites et triangulées. Les entretiens ont été interrompus à saturation des données.
Résultats : Nous avons retrouvés des freins déjà connus et identifiés dans la littérature, concernant les craintes des adolescentes : la peur de l'examen gynécologique, la méconnaissance du secret professionnel, la crainte d'être jugée ou mal comprise et une pudeur personnelle. Mais également la nécessité que le médecin traitant soit à l'origine de la discussion.
Mais notre étude met aussi en évidence que les adolescentes ont une vision limitée des compétences de leur médecin traitant, notamment en matière de contraception. Elles ne l'envisagent donc pas comme premiers recours en matière de gynécologie et donc de contraception, et préfère se tourner vers le gynécologue. En effet la grande majorité des adolescentes interrogées, sont suivies par un gynécologue pour la prescription et le suivi de leur contraception. Cette orientation vers un parcours de soin spécialisé, est guidée par la mère, qui tient aussi le rôle de confidente et oriente sa fille vers son gynécologue.
Les réponses des adolescentes interrogées soulignent aussi l'importance d'une relation de confiance, entre médecin et adolescente, qui est souvent déterminée par le médecin généraliste lui même, et qui permet à l'adolescente de l'envisager comme un recours possible dans la prise en charge de sa contraception.
Conclusion : Un certain nombre de freins ressentis par les adolescentes semblent pouvoir être corrigés. Il est avant tout nécessaire d'informer les adolescentes du rôle et des compétences de leur médecin traitant en matière de contraception, afin que l'idée que la santé de la femme est affaire de spécialiste soit nuancée. La proposition d'un « bilan première contraception » semble aussi pouvoir répondre à plusieurs problèmes en proposant une consultation gratuite et seule aux adolescentes. Et il serait intéressant que le médecin traitant en soit un intervenant majeur.
Mots-clés libres : contraception, adolescentes, médecine générale, freins, relation médecin-malade.
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