Thèse d'exercice
Potentiel de donneurs d'organes parmi les patients décédés d'un AVC dans les services d’urgence des hôpitaux d’un réseau de prélèvement francilien
FrançaisConsulter le texte intégral (format PDF)
Introduction : Pour faire face à la pénurie de greffons observée en France, les recommandations
d'experts de 2010 sur l'AVC proposent d'admettre en réanimation des patients présentant un
AVC massif sans espoir thérapeutique dans un but exclusif de don d'organes. L'objectif
principal de cette étude était de recenser ces potentiels donneurs d'organes parmi les patients
décédés dans des services d'accueil des urgences adultes (SAU).
Patients et Méthodes : Une analyse des dossiers de tous les patients décédés entre janvier 2012
et juin 2013 a été réalisée dans les 12 SAU des hôpitaux du réseau de la Coordination des
prélèvements d'organes du Centre Hospitalier Sud-Francilien (CHSF).
Étaient inclus, les patients avec un diagnostic d'AVC confirmé par une imagerie cérébrale, et une
décision de LATA débouchant sur une non-admission en réanimation. Etaient exclus les patients
de plus de 90 ans et ceux présentant une contre-indication médicale d'emblée au don d'organes.
Résultats : 456 dossiers de patients décédés ont été analysés. 60 avaient été admis suite à un
AVC. 25 répondaient aux critères d'inclusion. Leurs âge et Glasgow médian étaient
respectivement de 86 ans [80-87] et de 7 [3-14]. 22 présentaient un AVC hémorragique et 3 un
AVC ischémique. 20 patients étaient hypertendus, 2 avaient une insuffisance rénale chronique,
et 1 une hépatite C. 5 patients avaient une fonction rénale altérée et tous les bilans hépatiques
réalisés étaient normaux ; 10 n'avaient pas eu de bilan biologique. La Coordination avait été
contactée et s'était déplacée 2 fois pour proposer à la famille une admission en réanimation
dans l'optique exclusive d'un don, mais celle-ci s'y était opposée dans les 2 cas.
Discussion : Dans cette série de patients décédés au SAU suite à un AVC, 25 auraient pu être
proposés en réanimation dans un but exclusif de don d'organes. Le taux d'opposition au don au
CHSF étant de 39%, on peut extrapoler à 15 le nombre de patients finalement admis. Dans
l'expérience des centres pratiquant ces admissions, 50 % des patients sont finalement prélevés.
On peut donc envisager 7 à 8 donneurs d'organes supplémentaires, soient 7 à 20 greffes
supplémentaires. Sur la même période, 26 patients ont été prélevés au CHSF : inclure les
donneurs potentiels des SAU permettrait donc d'augmenter de 30% le nombre de donneurs.
Une telle démarche impose toutefois une réflexion éthique afin d'éviter d'éventuelles dérives.
Conclusion : Développer les protocoles d'admission en réanimation dans l'optique exclusive
d'un don d'organes de patients pris en charge au SAU suite à un AVC grave sans ressource
thérapeutique pour lesquels une LATA est décidée, semble une piste intéressante pour
augmenter le nombre de donneurs d'organes et donc de greffes.
Mots-clés libres : réanimation non-thérapeutique, donneurs potentiels, AVC, LATA, critères élargis, mort encéphalique, CHSF.
Menu :
Annexe :
Université de Poitiers - 15, rue de l'Hôtel Dieu - 86034 POITIERS Cedex - France - Tél : (33) (0)5 49 45 30 00 - Fax : (33) (0)5 49 45 30 50
petille@support.univ-poitiers.fr -
Crédits et mentions légales