Thèse d'exercice
Existe-t-il un lien entre l'inflammation périphérique et le statut cognitif au diagnostic de la maladie d'Alzheimer ?
Français
Travail non accessible
A côté de la dégénérescence neurofibrillaire et des plaques amyloïdes, il existe un processus inflammatoire décrit dans la maladie d'Alzheimer (MA) au niveau central et en périphérie. Ce processus implique différents acteurs de l'inflammation dont les cytokines et chemokines. Nous avons focalisé l'étude sur les interleukines IL-1β, IL-6, TNFα et la chemokine CCL5 (Rantes) dans le cadre d'une étude multicentrique dont l'objectif principal était de quantifier le taux plasmatique des médiateurs de l'inflammation et de chercher une corrélation avec les scores cognitifs chez les patients atteints de la maladie d'Alzheimer au moment du diagnostic. Une étude ancillaire menée sur Poitiers quantifiait également le taux des médiateurs au sein des cellules mononucléées, ainsi que l'activation de la protéine kinase PKR. Cette étude s'inscrivait dans le cadre d'un programme hospitalier de recherche clinique (PHCR CytoCogMa).
Nous avons inclus des patients atteints de MA, selon les critères NINCDS-ADRDA avec un score MMSE compris entre 16 et 26. Les patients à l'inclusion étaient naïfs de traitement symptomatique de la MA. Un taux de Protéine C Réactivz > 10 mg/l, une pathologie inflammatoire ou la prise de traitement anti-inflammatoire étaient des critères d'exclusion. L'évaluation cognitive était réalisée à partir des tests MMSE et ADAScog.
Au total 125 patients (95 femmes et 30 hommes) dont 42 dans l'étude ancillaire de Poitiers ont été inclus sur une période de deux ans. L'âge moyen était de 79.6 ± 6.7 ans, les scores MMSE moyen et ADAScog moyen au diagnostic, étaient respectivement de 21.3 ± 2.7 et 16 ± 5.8. Les taux plasmatiques des marqueurs étaient parfois indétectables (IL-1), ou avec une grande variabilité. Aucune corrélation entre les valeurs plasmatiques des médiateurs inflammatoires et le score MMSE au moment du diagnostic n'a été retrouvée. De même, aucune corrélation n'a été retrouvée avec le score ADAScog. Aucune corrélation entre les valeurs dans le milieu extracellulaire ou les lysats des cellules mononuclées et les scores cognitifs n'a été retrouvée. L'activation de PKR dans les cellules mononucléées était très faible, aucune corrélation entre les différentes formes de PKR et les scores cognitifs n'a été retrouvée.
A notre connaissance, il s'agit de la première étude de cohorte prospective multicentrique ciblant le rôle de l'inflammation périphérique dès le diagnostic de la maladie d'Alzheimer. Le PHRC se poursuit avec un suivi évolutif de deux ans et permettra de préciser d'une part l'évolution des marqueurs périphériques de l'inflammation avec l'évolution de la maladie, d'autre part le caractère prédictif de ces marqueurs sur la cinétique d'évolution de la maladie.
Mots-clés libres : maladie d'Alzheimer, inflammation, cytokines, PKR, statut cognitif.
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