Thèse d'exercice
Caractéristiques scanographiques des adénomes corticosurrénaliens sécrétant du cortisol : étude cas-témoin de 73 patients à l'hôpital Cochin
Français
Travail non accessible
Introduction : La nature bénigne ou maligne d'une masse surrénalienne doit être
déterminée quel que soit son mode de découverte. En cas d'hypersécrétion de cortisol, la
nature de la lésion guide la prise en charge préthérapeutique et thérapeutique. En cas
d'incidentalome surrénalien, le caractère bénin orientera vers la surveillance. L'imagerie
tient une place prépondérante dans l'analyse d'une lésion surrénalienne. Le TDM des
surrénales est l'examen non invasif le mieux évalué pour caractériser cette lésion. Il permet
de mesurer la densité spontanée, celle ci est le reflet du contenu en graisse de la masse
surrénalienne. La densité spontanée reste le point central des algorithmes décisionnels de
leur prise en charge. Sa valeur inférieure ou égale à 10 UH est en faveur de la bénignité avec
une forte probabilité. Les facteurs influençant la densité spontanée ont été peu étudiés.
Buts de l'étude : Notre étude voulait analyser l'influence de la sécrétion de cortisol sur les
caractéristiques scanographiques des adénomes corticosurrénaliens. Densité spontanée et
washout ont été étudiés.
Matériels et méthodes : Soixante treize patients opérés d'un adénome corticosurrénalien à
l'hôpital Cochin ont été inclus et ont été répartis dans deux groupes en fonction de leur
statut hormonal. Trente cinq adénomes sécrétant du cortisol (FLU > norme supérieure) ont
été comparés à trente huit adénomes non fonctionnels (FLU normal) de façon rétrospective.
Le diagnostic d'adénome reposait sur l'analyse histologique. Tous les adénomes avaient été
explorés par un TDM des surrénales.
Résultats : La densité spontanée est plus élevée dans le groupe des adénomes sécrétant du
cortisol que dans celui des adénomes non fonctionnels (23,5 versus 14,2 UH, p=0,004). Elle
est supérieure à 10 UH dans 80% des cas d'adénomes sécrétant du cortisol. Une corrélation
positive est retrouvée entre le FLU et la densité spontanée parmi l'ensemble des adénomes
(r=0,36) et parmi les adénomes sécrétant du cortisol (r=0,38). La sensibilité du seuil de 60%
pour le WO absolu est de 65%, celle de 40% pour le WO relatif est de 70% pour les
adénomes sécrétant du cortisol. Sur le plan histologique, ces derniers sont pauvres en
cellules claires et riches en atypies nucléaires comparativement aux adénomes non sécrétant.
La densité spontanée est plus élevée au niveau des adénomes qui ont moins de 25% de
cellules par rapport à ceux qui en ont plus de 25% (33,7 versus 12,9 UH, p<0,0001). Les
atypies nucléaires sont aussi associées à la densité spontanée.
Conclusion : Le niveau de sécrétion de cortisol doit être pris en compte dans l'interprétation
de la densité spontanée. La sensibilité du seuil de 10 UH pour les adénomes cortisoliques est
de 20%. L'étude du lavage du produit de contraste est alors plus performante que celle de la
densité spontanée. Les adénomes sécrétant du cortisol sont pauvres en cellules claires, ce qui
explique leur densité spontanée élevée. Cette caractéristique est probablement liée à une
mobilisation accrue du cholestérol, précurseur du cortisol et disparition des inclusions
lipidiques de la cellule.
Mots-clés libres : densité spontanée, washout, adénome sécrétant du cortisol, incidentalome surrénalien, cellules claires.
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