Thèse d'exercice
Evaluation de la densité minérale osseuse et des arthralgies chez les patientes ayant un cancer du sein traitées par inhibiteur de l'aromatase
Français
Travail non accessible
Introduction : Le cancer du sein, cancer le plus fréquent chez la femme, est souvent traité par des inhibiteurs
de l'aromatase (IA). De nombreuses études ont mis en évidence la présence d'arthralgies et
une perte osseuse lors de ce traitement. L'origine des arthralgies est fréquemment rattachée à
la carence en oestrogène. Ainsi cette étude mono-centrique, rétrospective, a pour but de
rechercher s'il existe un lien significatif entre la présence d'arthralgies et une baisse plus
importante de la densité minérale osseuse chez les patientes ayant un cancer du sein traitées
par IA.
Patients et méthode : Nous avons étudié les dossiers des 463 patientes suivies en rhumatologie au CHU de Poitiers,
de janvier 2005 à juillet 2013, dans le cadre de leur cancer du sein traité par IA. 273 patientes
ont répondu aux critères d'inclusion avec un traitement par IA pris plus d'un an, la réalisation,
sur le même appareil, d'une ostéodensitométrie à l'initiation du traitement et au cours du suivi
(à 1, 2, 3 ou 5 ans). Les patientes traitées initialement pour une ostéoporose ont été exclues.
Nous avons recueilli l'apparition d'arthralgies, le délai d'apparition et leur durée; les
caractéristiques et la prise en charge thérapeutique du cancer et les valeurs de densité osseuse,
recueillies aux sites habituels.
Résultats : Notre analyse ne retrouve pas de lien significatif entre arthralgies et perte osseuse. Trente sept
patientes ont présenté une ostéoporose densitométrique (dont 2 patientes ayant une densité
initiale normale). On note la survenue d'arthralgies chez 62,6% des patientes, en moyenne à
5,8 mois de traitement et d'une durée en moyenne de 2,26 ans. L'IA a été interrompu chez
15,4 % des patientes en raison des douleurs. Le changement d'IA a permis une amélioration
des douleurs dans 54%. Nous notons comme facteurs de risque d'arthralgies un traitement par
chimiothérapie notamment par taxanes et une ménopause récente ou chimio-induite. Nous ne
retrouvons pas d'association entre arthralgies et rechute.
Conclusion : Les patientes ayant bénéficié d'un traitement par chimiothérapie et ayant une ménopause
récente ont plus de risque de développer des arthralgies. Le changement d'IA permet dans
54% des cas d'améliorer les douleurs. L'apparition d'arthralgies n'est pas corrélée à une
majoration de la perte osseuse ni à une augmentation du risque de récidive du cancer.
Mots-clés libres : cancer du sein, inhibiteur d'aromatase, arthralgies, densité minérale osseuse, récidive.
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