Thèse d'exercice
Evaluation des pratiques de prescription des traitements anti-tumoraux palliatifs dans le dernier mois de vie des patients : une étude rétrospective monocentrique poitevine sur 168 cas
FrançaisConsulter le texte intégral (format PDF)
Introduction : Le cancer est la première cause de mortalité en France. Malgré l'amélioration de sa prise en charge globale, un grand nombre de patient évolue vers la phase métastatique et reçoit, alors, un traitement anti-tumoral palliatif. Avec l'augmentation de l'arsenal thérapeutique à la disposition des oncologues, les lignes de chimiothérapie peuvent se succéder de plus en plus longtemps repoussant, ainsi, le moment d'arrêt des traitements. Beaucoup de patient vont poursuivre leur dernière ligne jusque dans le dernier mois de leur vie, ce qui est une situation d'agressivité en fin de vie très importante.
Objectifs : Identifier des facteurs pouvant influencer la décision d'arrêt ou de poursuite d'un traitement palliatif ; décrire la population de patients suivis dans notre service, étudier les éléments de décision de prescriptions de traitement des oncologues dans leur prise en charge des patients en phase palliative et identifier et étudier plus spécifiquement une sous-populations de patients confrontés à une situation importante d'agressivité thérapeutique.
Méthode : Nous avons réalisé une étude rétrospective incluant tous les patients suivis dans le service d'oncologie médicale de Poitiers et décédés durant l'année 2012. Puis, nous avons comparé deux groupes de patients : ceux recevant des traitements dans le dernier mois de leur vie et les autres patients ayant reçu un jour un traitement mais pas dans le dernier mois de vie. Enfin, nous avons recherché l'avis des oncologues sur leur prise en charge en leur envoyant un questionnaire.
Résultats : Sur les 168 patients inclus, 60 (35.7%) ont reçu un traitement durant leur dernier mois de vie. Ces patients ont une survie significativement plus courte et une médiane de temps entre la dernière cure et le décès de 2.04 semaines. De plus il s'agit de patient plus jeune, non pris en charge par une structure de soins palliatifs et avec un état général dégradé (OMS>2). Ces patients sont plus souvent hospitalisés lors de leur dernier traitement. La dernière ligne n'est réellement arrêtée que chez 26 patients recevant des traitements dans le dernier mois de vie.
Conclusion : Ces résultats sont bien plus élevés que dans la littérature. Pour aider, les oncologues dans leur choix thérapeutiques, il est important de généraliser l'utilisation de score pronostic et du recours au RCP lors de la décision de débuter une ligne thérapeutique. L'intervention de l'EMSP, de façon précoce, chez les patients avec une maladie au pronostic sombre est une piste à envisager pour limiter l'obstination déraisonnable chez ces patients.
Mots-clés libres : chimiothérapie palliative, réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP), processus décisionnel, soins palliatifs, arrêt de traitement.
Menu :
Annexe :
Université de Poitiers - 15, rue de l'Hôtel Dieu - 86034 POITIERS Cedex - France - Tél : (33) (0)5 49 45 30 00 - Fax : (33) (0)5 49 45 30 50
petille@support.univ-poitiers.fr -
Crédits et mentions légales