Thèse d'exercice
Description de l'anémie et de la carence martiale à l'instauration et au cours d'un traitement anticancéreux chez les patients pris en charge en oncologie médicale au CHU de Poitiers : évaluation de la prise en charge thérapeutique
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Introduction : L'anémie est l'une des complications les plus fréquentes en oncologie, souvent
révélatrice du cancer et à l'origine d'une altération de la qualité de vie et d'une réduction de la
survie des patients. Cependant, elle n'est pas toujours bien prise en charge par les médecins.
La carence martiale est la principale cause d'anémie chez les patients cancéreux. Elle peut
être due à un déficit en fer vrai ou bien fonctionnel.
Objectifs : L'objectif de ce travail est de faire un état des lieux de la prévalence de l'anémie et
de la carence martiale à l'instauration et au cours d'un traitement anticancéreux, ainsi que
d'étudier leurs prises en charge thérapeutiques.
Méthodes : Une étude prospective unicentrique a été réalisée au sein du service d'oncologie
médicale du CHU de Poitiers incluant 201 patients venus en consultation d'annonce dans le
cadre de la prise en charge d'une tumeur solide.
Résultats : La population de 201 patients compte 100 hommes (49,8%) et 101 femmes
(50,2%) avec une moyenne d'âge de 61,4 ans. L'anémie à l'inclusion est retrouvée chez 59
patients de notre étude (29,4%) et est statistiquement associée à un état général altéré
(p=0,000006), la présence d'une maladie métastatique (p=0,0069) et d'un syndrome
inflammatoire (p=0,00006). La carence martiale à l'inclusion est présente chez 139 patients
(69,2%) et est associée à une anémie chez 50 patients (24,9%). Elle est fonctionnelle dans
77,0% des cas. 70,4% des patients présentent une anémie au troisième ou au sixième mois de
suivi. Les facteurs de risque d'être anémié en cours de traitement sont la chimiothérapie par
platine (OR : 3,59, IC 95% : [1,67-7,72], p=0,0008), l'anémie à l'inclusion (OR : 2,36, IC
95% : [1,06-5,26], p=0,0464) et la topographie du cancer (OR et IC 95% non calculables,
p=0,0003). La fréquence de la carence martiale baisse en cours de traitement (44,2% à trois
mois et 40,5% à six mois) avec un mécanisme fonctionnel toujours prépondérant. Parmi les
59 patients anémiés à l'inclusion, 39 (66,1%) reçoivent un traitement de l'anémie : fer seul
(52,5%), fer associé à un ASE (6,8%), ASE seul (5,1%) et transfusion seule (1,7%). Parmi les
44 patients anémiés, carencés en fer et répondant aux critères de supplémentation martiale, 32
(72,7%) sont traités par fer. L'effet du traitement par fer injectable sur le taux d'hémoglobine
semble être plus important en cas de carence martiale absolue.
Conclusion : L'anémie et la carence martiale ont une grande prévalence chez les patients
cancéreux. Les patients développent fréquemment une anémie en cours de traitement. Malgré
les recommandations régulièrement actualisées sur la prise en charge de l'anémie chimioinduite,
les patients restent insuffisamment traités. Il n'existe pas de données dans la
littérature sur la prise en charge de la carence martiale sans anémie en oncologie. Ceci
pourrait être le sujet d'une étude clinique prospective.
Mots-clés libres : anémie, carence martiale absolue, carence martiale fonctionnelle, agents stimulants l’érythropoïèse, fer injectable.
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