Thèse d'exercice
Epidémiologie de la fièvre prolongée en réanimation : étude au CHU de Poitiers
FrançaisConsulter le texte intégral (format PDF)
Introduction : La fièvre prolongée en réanimation, définie par une température centrale ≥
38,3°C pendant au moins 5 jours, est un symptôme fréquent qui touche environ 1 patient sur
10. Malgré un impact important sur la morbi-mortalité et sur les coûts qui en découlent, elle
est très peu étudiée.
Objectif de l'étude : L'objectif était d'évaluer l'incidence de ces fièvres en réanimation et leur
impact sur la mortalité, de recenser leurs facteurs de risque leurs différentes étiologies.
Patients et méthode : Cette étude était prospective, observationnelle non randomisée,
multicentrique ; elle s'est déroulée pendant deux périodes de deux mois, au sein des
réanimations chirurgicales des CHU de Rennes, Nantes et Poitiers. Tous les patients majeurs
hospitalisés au moins 24 heures ont été inclus, soit 507 patients dont 130 issus de Poitiers.
Résultats : Au sein de la population de Poitiers, 25 patients (19%) ont présenté un épisode de
fièvre prolongée parmi 90 patients (69%) fébriles. En analyse univariée, les patients ayant
subi une fièvre prolongée étaient plus souvent cérébrolésés et fébriles à l'admission ; ils ont
présenté plus d'infections, de sepsis sévères, de chocs septiques et de fièvres élevées (≥
39,5°C) pendant leur hospitalisation. Leurs durées de ventilation mécanique ainsi que leurs
durées de séjours en réanimation et à l'hôpital étaient prolongées. La mortalité à J28 et en
réanimation n'éait par contre pas augmentée. L'analyse multivariée qui n'a pu être réalisée
que sur la population globale multicentrique ; elle a retrouvé comme facteurs de risque de
fièvre prolongée : la présence d'une souffrance cérébrale à l'admission, le sepsis sévère, le
nombre d'infections et la durée de ventilation mécanique ; l'âge a été identifié comme
protecteur. Les infections, notamment les PAVM, ont représenté 70% des étiologies de ces
fièvres ; celles non infectieuses étaient dominées par les causes thromboemboliques sur
Poitiers et neurologiques dans la population globale.
Conclusion : Les fièvres prolongées en réanimation sont favorisées par le sepsis sévère, les
infections multiples et la ventilation mécanique prolongée, notamment chez les cérébrolésés
et les jeunes. Les PAVM représentent la grande majorité des étiologies, suivies des causes
dites neurologiques. Aucune conséquences néfastes sur la mortalité n'a été mise en évidence.
Mots-clés libres : fièvre prolongée, réanimation, infections, sepsis sévère, âge, cérébrolésés, ventilation mécanique.
Menu :
Annexe :
Université de Poitiers - 15, rue de l'Hôtel Dieu - 86034 POITIERS Cedex - France - Tél : (33) (0)5 49 45 30 00 - Fax : (33) (0)5 49 45 30 50
petille@support.univ-poitiers.fr -
Crédits et mentions légales