Thèse d'exercice
Evaluation de l'utilisation des morphiniques par les médecins généralistes en libéral
FrançaisTravail non accessible
La douleur est la cause la plus fréquente de consultation en cabinet de ville. Il s'agit d'un enjeu de santé publique depuis 1998 et le premier plan de lutte contre la douleur. Depuis, deux autres plans ont permis de poursuivre l'action débutée.
Une étude descriptive transversale par questionnaire a été réalisée auprès des médecins généralistes de la Vienne et des Deux-Sèvres. Le but était de comprendre les difficultés éventuelles et les freins à la prescription de morphiniques. De plus, nous souhaitions identifier si les recommandations concernant l'utilisation des morphiniques sont bien connues, et enfin comprendre quels pourraient être leurs attentes afin d'améliorer la prise en charge des patients.
97 médecins ont répondu à l'étude. Nos résultats concordent avec ceux des études récentes sur le même sujet. Les morphiniques font maintenant partie intégrante de l'arsenal thérapeutique des médecins et le nombre de prescription augmente. Cependant, plusieurs freins persistent expliquant que son exploitation n'est toujours pas banalisée. Les principales craintes étant les nombreux effets indésirables que la morphine entraine. Néanmoins, la dépendance semble nettement moins marquée que dans les autres études. Concernant l'utilisation des échelles d'évaluation de la douleur, de nets progrès sont à réaliser. Une minorité les utilise régulièrement, alors que la majorité préfère se baser sur l'interrogatoire qui reste subjectif. Il est mis en évidence que l'équianalgésie des différentes formes proposées est plutôt maitrisée si l'on considère que les médecins généralistes de ville « naviguent » principalement entre les formes orales et les formes transcutanées. De même, la surveillance du traitement est bien maitrisée.
Cependant, concernant la formation, un grand nombre d'entre eux n'est pas satisfait. La formation initiale à la douleur ou la formation continue leur apparait comme trop insuffisante.
Il est donc nécessaire et primordial de renforcer et d'harmoniser la formation. La formation sera d'autant plus efficace si elle est élargie aux professionnels paramédicaux. Enfin, afin que chacun puisse trouver une place claire et constructive auprès des patients, il est nécessaire de développer un réseau « douleur ». La formation et la prise en charge sont actuellement trop restreintes aux hôpitaux alors que les médecins généralistes sont en première ligne.
Restons tout de même positif, car depuis 20 ans, de grands progrès ont été faits. Les pistes de réflexion (formation, création de réseaux, diffusion de l'information…) permettront de pallier aux difficultés de la pratique quotidienne.
Mots-clés libres : médecin généraliste, morphiniques, opioïde, évaluation, formation.
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