Thèse d'exercice
Sevrage en benzodiazépines hypnotiques et sujet âgé : auto-évaluation des pratiques en médecine générale après une formation
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Introduction : En France, l'insomnie et sa prise en charge par le recours aux
benzodiazépines hypnotiques, constitue un problème de santé publique avec une
sur- prescription plaçant la France second pays européen consommateur après la
Suède. Cette consommation croît avec l'âge avec en 2007 une prévalence estimée à
32% chez les plus de 65 ans et une durée médiane de traitement de 7mois. Une
consommation chronique chez le sujet âgé fait pencher la balance bénéfices/risques
en faveur des risques. L'HAS a donc participé en 2006 à l'élaboration de
recommandations pour sevrer les plus de 65 ans. En 2010, une FMC s'est efforcée
d'amener les médecins généralistes à appliquer ces recommandations grâce à un
protocole de prise en charge validé par les anglo-saxons, et de permettre l'autoévaluation
de leur pratique 3 mois plus tard.
Objectif : Décrire l'auto-évaluation des pratiques en médecine générale après la
formation.
Méthode : Etude qualitative descriptive par un entretien de groupe ou « focus
group » constitué de 9 médecins généralistes installés ayant suivi la formation et
volontaires à appliquer le protocole proposé.
Résultats : La formation a été nécessaire aux médecins généralistes pour acquérir
des compétences avec en conséquence une diminution de leur prescription
d'hypnotiques et une assurance dans la prise en charge de l'insomnie.
Globalement, les médecins ont été plus systématiques et se sont posés plus souvent
la question du sommeil.
L'application du protocole avec ses consignes a suscité un intérêt général
notamment à travers les outils apportés par la formation. Il a fourni un cadre aux
médecins qui l'ont cependant considéré trop rigide et contraignant. En effet, de
nombreux freins ont été identifiés: consultations chronophages, investissement en
temps et en énergie, manque à gagner (paiement à l'acte), freins propres aux outils
(complexité, ergonomie, nombre important) et au patient (âge, co- morbidités,
investissement de l'hypnotique, coût, tricherie dans le remplissage des outils,
manque de motivation).
Ceci étant, le protocole reste exploitable car il a été réalisé dans sa globalité par les
médecins et a abouti à des sevrages. Le principal facteur identifié favorisant ce
sevrage est la motivation du patient et le facteur limitant est surtout représenté par
l'investissement du patient pour son hypnotique (résistance).
Les outils sont la principale source de motivation des médecins (ludiques), mais trop
nombreux et parfois complexes (difficultés de compréhension). L'agenda du
sommeil, outils de référence, apparaît simple et objectif.
Discussion : La formation et la maitrise des outils mis à disposition apparaissent
finalement plus important que le protocole en lui-même dans la prise en charge du
sevrage. L'amélioration des pratiques nécessite donc une formation efficace.
Il reste à savoir si les médecins formés obtiennent significativement plus de sevrages
que s'ils ne l'étaient pas ?
Mots-clés libres : benzodiazépines, sevrage, formation, auto-évaluation, médecin.
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