Thèse d'exercice
Quel suivi cardiométabolique des patients traités par antipsychotiques ? : enquête auprès des généralistes et des psychiatres du Poitou-Charentes
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Introduction : Les antipsychotiques (AP) sont responsables de troubles cardiométaboliques,
surtout ceux de seconde génération (APSG). Les patients traités sont par ailleurs plus exposés
au risque cardiovasculaire. Un suivi spécifique est recommandé par les sociétés savantes.
Objectifs : 1/Évaluer le profil et l'évolution d'utilisation des AP en France. 2/Faire un état des
lieux descriptif et comparatif du suivi cardiométabolique réalisé par les psychiatres et les
généralistes. 3/Recueillir leurs avis concernant des propositions d'amélioration d'organisation.
Méthodes : 1/Analyse descriptive des données de remboursements de la CNAMTS entre 2008
et 2010. 2/Etude transversale par enquête auprès de 150 médecins généralistes (MG), 80
psychiatres hospitaliers (PH) et 70 psychiatres libéraux (PL) de la région Poitou-Charentes.
Résultats : 1/Une utilisation croissante des AP (+4,5%), surtout des APSG (+16,9%). Une
baisse de ceux de première génération (-1,5%), qui restent les plus prescrits (63,8%). La
cyamémazine, la rispéridone et l'olanzapine étaient dans l'ordre les trois molécules les plus
remboursées en 2010. 2/Un taux de réponse de 60%. Le suivi cardiométabolique des patients
est insuffisant. Les psychiatres suivent moins le poids et la pression artérielle que les MG
(p<0,05). La pratique du suivi lipidique et glucidique se généralise (MG et PH ≥ 74% ; PL
61%) mais pas de l'ECG (MG 19% ; PL 30% ; PH 58%). Les MG ne connaissent pas
suffisamment les recommandations (14%) et se sentent isolés (73%). Ils expriment des
difficultés à réaliser ce suivi (49%), un manque de formation (68%) et des difficultés de
communication avec les psychiatres (85%). 3/Le médecin traitant doit être l'acteur principal
du suivi (PH 75% ; PL 74% ; MG 58%). Développer la collaboration entre psychiatres et
généralistes est jugée indipensable (≥96%). Développer un carnet de suivi est apparu
intéressant (≥60%). L'organisation dans un lieu et/ou par un personnel dédié n'est pas
considérée nécessaire.
Conclusion : Le généraliste doit être formé afin d'assurer le suivi cardiométabolique des
patients. Un système plus collaboratif favorisant le transfert d'informations et de compétences
est primordial. Un carnet de suivi serait un bon support à la communication, à la qualité et à la
continuité du parcours de soins.
Mots-clés libres : antipsychotique, neuroleptique, schizophrénie, trouble bipolaire, maladie mentale sévère, cardiométabolique, métabolique, poids, obésité, diabète, dyslipidémie, QTc, mort subite, torsades de pointes, ECG, psychiatrie, médecine générale.
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