Thèse d'exercice
Analyse des critères décisionnels de régulation des appels pour traumatisme crânien chez les enfants de moins de 10 ans
FrançaisConsulter le texte intégral (format PDF)
Les traumatismes crâniens chez l'enfant, problème majeur de santé publique, représentent la première cause de mortalité par accident dans cette population et sont pourvoyeurs d'une morbidité importante. Bien qu'en majorité bénins, leur fréquence et leur gravité potentielle constituent une problématique complexe en matière de régulation médicale. L'absence de données scientifiques disponibles sur le sujet a motivé la réalisation de cette étude, qui s'est attachée à évaluer la pratique de médecins régulateurs devant ce type d'appels.
Réalisée au sein du centre de réception et de régulation des appels du SAMU de Niort sur une durée de 4 mois, notre étude, rétrospective, a consisté à analyser les critères décisionnels recherchés ainsi que les décisions prises par les régulateurs. Pour cela, les enregistrements des appels pour traumatisme crânien chez un enfant de moins de 10 ans ont été réécoutés. 129 dossiers ont été inclus, la moyenne d'âge des enfants était de 3 ans et 4 mois, et il s'agissait d'un accident domestique dans 80% des cas.
De multiples défaillances dans la régulation médicale sont mises en évidence, principalement en matière d'évaluation de la sévérité des traumatismes. La recherche de critères de gravité essentiels fait souvent défaut : la perte de connaissance est demandée dans 51,9% des cas, les troubles de conscience dans 31,8% et le score de Glasgow n'est évalué que dans 30,2% des appels. Aucun critère de gravité n'est recherché dans 15,5% des cas. Même si l'orientation apparait globalement adaptée, de nombreuses décisions restent prises par défaut ou par excès (69% d'orientation vers les urgences lorsqu'aucun critère de gravité n'est recherché), et l'utilisation des moyens de transport sanitaire se révèle insuffisante : le recours au SMUR n'est effectué que pour 40% des mécanismes lésionnels sévères. Une carence est mise en évidence en matière de conseils de surveillance : ils n'ont été prodigués qu'à 45% des appelants, et 16% des patients maintenus en surveillance au domicile n'en ont pas reçus. Enfin, des défaillances similaires sont observées chez les permanenciers.
Cette étude met ainsi en avant des insuffisances dans la pratique des régulateurs lors de la prise en charge des traumatismes crâniens chez les enfants, et ce constat conduit à proposer des solutions visant à l'améliorer. Des perspectives de formations dédiées à ce sujet sont envisageables, de même que l'utilisation d'outils d'aide à la décision médicale ou encore la réalisation d'une évaluation des pratiques professionnelles après la diffusion des nouvelles recommandations publiées par la SFMU.
Mots-clés libres : régulation, triage, traumatisme crânien, pédiatrie, critères décisionnels.
Menu :
Annexe :
Université de Poitiers - 15, rue de l'Hôtel Dieu - 86034 POITIERS Cedex - France - Tél : (33) (0)5 49 45 30 00 - Fax : (33) (0)5 49 45 30 50
petille@support.univ-poitiers.fr -
Crédits et mentions légales